La Coordonnatrice adjointe de la lutte contre le terrorisme au Département d'Etat américain, Alina Romanowski, a qualifié de «forte» la coopération entre l'Algérie et les Etats-Unis dans le domaine sécuritaire. «La coopération entre nos deux pays dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et de l'extrémisme violent est forte, a plusieurs facettes et touche à plusieurs domaines. Les Etats-Unis considèrent clairement l'Algérie comme un partenaire», a soutenu la responsable américaine lors d'une conférence de presse animée dimanche après-midi à l'ambassade américaine à Alger. Alina Romanowski qui se trouve en Algérie dans le cadre d'une tournée régionale qui l'a conduite successivement au Maroc et en Tunisie où vient d'ailleurs de se tenir, à l'initiative du Forum mondial de lutte contre le terrorisme, un atelier dédié au «retour des familles des combattants terroristes étrangers», a fait savoir en outre que Washington est prêt à approfondir sa coopération avec l'Algérie, pays auquel elle reconnait déjà un «rôle important» au plan régional, continental et international dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Pour que cette lutte soit davantage efficace, Alina Romanowski a estimé nécessaire néanmoins que les pays de la région mettent en place des cadres de coopération. Pour elle, cela est d'autant plus utile que les groupes terroristes, eux, ne se soucient pas des frontières nationales, allusion faite entres autres à la mésentente entre l'Algérie et le Maroc. La conférencière a reconnu qu'il n'est pas facile de lutter contre le terrorisme dans une région traversée par des problèmes de diverses natures. Alina Romanowski a toutefois soutenu que tout le monde a pris conscience de la nécessité de travailler ensemble. Elle répondait là à une question sur les particularités de la lutte contre le terrorisme au Maghreb. Alger, un exemple à suivre La Coordonnatrice adjointe de la lutte contre le terrorisme au Département d'Etat américain a, à ce propos, semblé partager les inquiétudes de l'Union africaine concernant un possible retour sur le continent des éléments de la «légion africaine» de Daech et du Front Nosra, groupes terroristes que les Occidentaux présentent comme étant sur le point d'être anéantis en Irak et en Syrie. «C'est un problème qui est posé à l'ensemble de la communauté internationale. Nous devons donc travailler ensemble pour y faire face. Les combattants qui fuient l'Irak et la Syrie s'installent généralement dans des Etats faillis», a prévenu Alina Romanowski. Le Conseil de paix et de sécurité de l'organisation panafricaine évalue à 6000 le nombre de terroristes susceptibles de revenir en Afrique. Ce qui est inquiétant, c'est que plus de la moitié de ces terroristes sont d'origine maghrébine. Et le gros des troupes sont tunisiens, marocains et libyens. Tous ces terroristes sont susceptibles d'alimenter durablement la violence et l'instabilité dans la région s'ils ne sont pas interceptés et pris en charge. Alina Romanowski a indiqué que c'est là que l'expérience et l'expertise algériennes en matière, par exemple, de déradicalisation peut justement être utile à l'ensemble des pays confrontés à cette problématique. Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de Daech, figure-t-il parmi les terroristes qui ont gagné le Sahel après la déroute de Daech en Irak et en Syrie, ainsi que le soutient le média britannique The Sun ? La responsable américaine a indiqué ne pas pouvoir commenter l'information. Les services irakiens de renseignement et de lutte contre le terrorisme ont soutenu de leur côté hier que le chef terroriste était gravement blessé et se trouvait actuellement dans le nord de la Syrie. La Coordonnatrice adjointe de la lutte contre le terrorisme au Département d'Etat américain, Alina Romanowski, a été reçue au cours de sa visite de deux jours à Alger par le ministre des Affaires étrangères Abdelkader Messahel et le directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel. Le ministère des Affaires étrangères a fait savoir à l'occasion que la cinquième session du Dialogue stratégique entre l'Algérie et les Etats-Unis sur les questions de sécurité et de lutte contre le terrorisme se tiendra au mois de juin prochain à Alger. Lors de ses entretiens avec la responsable américaine, M. Messahel a mis en exergue «les efforts que consent l'Algérie en sa qualité de Coordonnateur de l'Afrique pour la prévention de la radicalisation et la lutte contre le terrorisme sur le continent», faisant part de la tenue à Alger, au mois d'avril prochain, d'une conférence internationale dédiée au renforcement de la lutte internationale contre le financement du terrorisme. Cette conférence sera organisée dans le cadre du Forum global de lutte contre le terrorisme, en collaboration avec l'Union africaine.