La police israélienne a arrêté hier plusieurs suspects liés à une importante société de communication, dans le cadre, selon les médias, d'une nouvelle enquête pour corruption impliquant le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Parmi les suspects figurent «des hauts responsables» du groupe de communication Bezeq, arrêtés dans le cadre d'une «nouvelle enquête», a-t-elle ajouté dans un communiqué, sans donner plus de détails. D'après des médias israéliens, les suspects sont impliqués dans une affaire qui a vu la compagnie de communication recevoir des concessions en échange desquelles Netanyahu a bénéficié d'une couverture médiatique favorable dans le site d'informations Walla, affilié à Bezeq. Mardi, la police avait recommandé l'inculpation de Netanyahu, au pouvoir depuis bientôt 12 ans, pour «corruption», «fraude» et «abus de confiance» dans deux affaires. Le Premier ministre rejette ces accusations, selon lui motivées politiquement. A rappeler que des milliers d'Israéliens ont réclamé, vendredi à Tel-Aviv, sa démission. Tel-Aviv, la capitale économique, culturelle et libérale d'Israël, est depuis des mois le théâtre d'une manifestation hebdomadaire réclamant l'inculpation et le départ de Netanyahu. Le rassemblement de vendredi est le premier depuis que la police a annoncé mardi dernier avoir réuni assez de preuves pour inculper B. Netanyahu pour corruption dans deux affaires. Bien qu'anticipées de longue date, les recommandations de la police ont provoqué un tumulte politique. La décision d'inculpation appartient à présent au procureur général, Avichai Mandelblit, et pourrait prendre des mois. Même inculpé, Netanyahu ne serait pas tenu légalement de démissionner. Mais la pression que susciterait son inculpation pose d'ores et déjà la question de son avenir à la tête du gouvernement. Dans l'une des enquêtes, Netanyahu est soupçonné d'avoir essayé de conclure un accord avec le plus grand quotidien payant israélien, le Yediot Aharonot, pour une couverture favorable de son action. Dans l'autre dossier, la police suspecte Netanyahu et des membres de sa famille d'avoir reçu de la part de richissimes personnalités pour un million de shekels (environ 230 000 euros) de cigares de luxe, bouteilles de champagne et bijoux, en échange de faveurs financières ou personnelles. L'opposition a réclamé sa démission. Mais tous les chefs de sa coalition, sur laquelle repose le gouvernement considéré comme le plus à droite de l'histoire d'Israël, sont restés solidaires pour l'instant, au moins jusqu'à la décision du procureur général.