L'affaire de corruption pour laquelle le Premier ministre israélien Ehud Olmert a été interrogé, vendredi, par la police des fraudes est “nouvelle” et “grave”, a rapporté samedi la télévision publique israélienne. Cette dernière n'a pas donné de détails sur l'enquête, suite au black-out imposé par la justice, mais a indiqué que de “sérieux soupçons pèsent sur Olmert dans cette nouvelle affaire” de corruption, elle-même particulièrement grave. Citant des sources judiciaires, elle a estimé que, si ces soupçons se confirmaient, le Premier ministre pourrait être forcé de démissionner. Des députés de l'opposition de droite mais aussi du Parti travailliste qui fait partie de la coalition au pouvoir ont d'ores et déjà réclamé qu'Olmert soit suspendu de ses fonctions. Mais le procureur d'Israël, Menahem Mazouz, a indiqué samedi aux medias que, dans l'état actuel de l'enquête, il n'était pas question pour la justice de demander au Premier ministre de suspendre ses activités. Le procureur chargé de l'affaire avait demandé jeudi à la police d'interroger Olmert suivant une procédure d'urgence “dans les 48 heures”. Le quotidien israélien Yediot Aharonot avait affirmé, vendredi, que le Premier ministre était soupçonné, dans une nouvelle affaire, des pots-de-vin qu'il aurait reçu d'un homme d'affaires américain. Selon le journal, cette affaire remonte à avant l'accession de Olmert au poste de Premier ministre en 2006 et n'a été portée que récemment à la connaissance de la police. “Le Premier ministre est soupçonné d'avoir reçu durant une longue période en liquide des pots-de-vin importants d'un homme d'affaires américain qui a des affaires en Israël”, a écrit vendredi ce journal à grand tirage. Ce biznessman aurait impliqué Olmert alors que lui-même était interrogé par la police lors d'une de ses récentes visites en Israël. Le journal ne précisait toutefois pas si l'interrogatoire de vendredi porterait sur cette affaire-là, soumise au black-out de la justice. Trois autres enquêtes de police dont le Premier ministre fait l'objet portent sur des soupçons de transactions immobilières frauduleuses, dans l'achat de sa maison rue Adolphe-Crémieux à Jérusalem, et des nominations politiques abusives. Dans ce cadre, les enquêteurs ont procédé en novembre à une spectaculaire descente de police pour saisir des documents au sein d'une vingtaine d'institutions publiques et ministères. DJAZIA SAFTA/AGENCES