Les deux grèves déclenchées par les médecins résidents et les enseignants affiliés au Cnapeste sont dans l'impasse. Les membres des organisations représentant les deux corps de fonctionnaires sont confrontés à un dilemme : faut-il poursuivre la grève ou répondre aux appels de l'opinion publique qui commence à se lasser de ces mouvements qui durent depuis plusieurs mois maintenant ? Les réunions des membres du Camra avec le ministère de la Santé d'un côté et celle du conseil national du Cnapeste de l'autre n'ont pas débouché sur une décision franche et les grévistes sont désormais dans le doute. Est-ce la fin des deux mouvements ? Les travaux du conseil national extraordinaire du Cnapeste se sont déroulés pendant toute la journée d'hier. Le syndicat a opté pour le lycée Frantz Fanon de Boumerdès qui a abrité la deuxième journée des travaux, alors que la session a été ouverte avant-hier au siège national du syndicat à Alger. Le Cnapeste n'a pas communiqué sur ce changement, ni n'a donné d'explication. Au moment où nous mettons sous presse, le conseil national n'avait pas encore tranché. Cette instance devait se prononcer sur la possibilité du gel de la grève nationale enclenchée depuis le 30 janvier dernier et qui avait commencé bien plus tôt dans les wilayas et Béjaïa et Blida. Cette option a été envisagée par le syndicat après les mesures de radiation de la Fonction publique ayant touché plus de 4000 enseignants, selon le bilan officiel de la semaine dernière, et les ponctions sur les salaires des grévistes. La possibilité d'introduire des recours pour l'annulation de la radiation pouvant être perçue comme un signe de bonne volonté du ministère pour la poursuite du dialogue, annoncée avant-hier par Nouria Benghabrit et qu'elle a renouvelé hier «sur instruction du président de la République», peut constituer pour le Cnapeste une voie de sortie de l'impasse. «Sensible à la situation des enseignants et en droite ligne des orientations de Son Excellence le président de la République sur le renforcement du dialogue et de la concertation avec l' ensemble des partenaires sociaux, le ministère de l'Education nationale confirme, encore une fois, que les portes sont ouvertes à tous les enseignants radiés désireux de déposer un recours auprès des directions de l'éducation, et que toutes les mesures appropriées seront prises dans les plus brefs délais», a écrit la ministre sur sa page Facebook officielle. Ce syndicat a exprimé explicitement, par la voix de son coordinateur national, les appréhensions de l'organisation quant aux répercussions du mouvement de protestation des lycéens. Les inquiétudes concernant les lycéens qui sortent dans la rue «constituent la motivation pour toute concession pouvant émaner du Cnapeste», a déclaré avant-hier Salim Ouilha à El Watan, en marge de la première journée des travaux de ce conseil national. Ce même responsable syndical a qualifié les débats de «chauds», reflétant une divergence quant à l' issue à donner à ce mouvement de protestation. L'orientation voulue par la direction du Cnapeste est contredite par celle des délégués de wilaya qui n'ont pas hésité à diffuser sur la Toile des vidéos où est exprimée leur volonté de continuer «samidoun samidoun, lidhrab mowassiloun» (inébranlables et nous poursuivons la grève), répètent en chœur les différents délégués réunis à Boumerdès devant les écrans de leurs appareils avant de les partager sur le Net. La direction du Cnapeste souligne qu'«il n'y a aucune divergence».