Des dizaines de citoyens ayant souscrit aux programmes AADL 2001-2002 inscrits au profit de la wilaya de Boumerdès ont observé une marche hier pour dénoncer les retards dans la réalisation de leurs logements. «14 ans barakat !», «AADL 2001-2002 Boumerdès taux de travaux 0 à 5%», «On en a assez des fausses promesses», a-t-on lu sur certaines pancartes brandies par les manifestants. La marche a eu lieu à partir de l'unité locale de l'AADL jusqu'à la direction du logement. «Cela fait 15 ans que nous avons payé la première tranche, mais la plupart des projets de logement qui nous sont destinés ne sont pas encore entamés», dénoncent des souscripteurs. Selon nos sources, la wilaya a bénéficié de 8000 unités AADL, réparties sur les plus grandes daïras de la région. Néanmoins, hormis le projet des 700 logements de Khemis El Khechna dont le taux d'avancement a atteint 20%, les programmes inscrits à Boumerdès (800), Bordj Menaïel (1500), Naciria (2900) sont toujours au point mort. Cela malgré la désignation des terrains devant les abriter et l'octroi des marchés de gré à gré à des entreprises chinoises. Outre les retards dans la réalisation, les souscripteurs s'élèvent contre l'opacité qui a entouré récemment l'opération de livraison de 24 appartements sur les 93 réalisés à Boumerdès depuis deux ans. «Nous demandons l'affichage des noms des bénéficiaires et la réaffectation de tous les appartements (300 environ) qui sont inoccupés au niveau des cités AADL de Tidjellabine, Zemmouri et Corso. Nous voulons que ces logements soient octroyés à ceux qui sont dans le besoin, pas aux spéculateurs et ceux qui vont les revendre après», tempête un père de famille, qui vit chez son beau-père depuis trois ans. Interrogé la semaine dernière sur ce problème, le directeur de l'unité locale de l'AADL précise que les appartements vides sont objet de litige avec les attributaires. «Ces derniers auraient été rayés de la liste des bénéficiaires en 2009 et poursuivis en justice, car la plupart d'entre eux avaient déjà obtenu une aide au logement de la part de l'Etat», justifie-t-il. Une réponse qui ne convainc pas les souscripteurs qui, eux, parlent d'un vaste trafic et de non-respect des critères d'éligibilité au logement AADL.