Se disant galvanisés et plus que jamais déterminés à aller jusqu'au bout de leur mouvement, les étudiants de l'Ecole normale supérieure de Constantine (ENS), l'une des plus impliquées dans le mouvement des écoles supérieures, affirment ne pas avoir peur de l'année blanche et que la guerre d'usure et de division à laquelle ils font face n'aura pas raison de leur solidarité. «Nous n'avons pas peur de l'année blanche, nous irons jusqu'au bout. Jusqu'à ce que la clause n°4 mentionnée dans notre contrat soit respectée et appliquée par le ministère de l'Education», a déclaré à El Watan Anouar-Elhadi Noui, représentant des manifestants. Il menait une centaine de grévistes regroupés hier devant la direction de l'éducation de Constantine, pour signifier le maintien de la grève jusqu'à ce qu'ils obtiennent gain de cause. En colère contre «le mépris» affiché par le ministère de l'Enseignement supérieur et la Recherche scientifique et celui de l'Education nationale, les protestataires ont scandé des slogans dénonciateurs, brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire, entre autres : «Par le sacrifice et la résistance la clause n°4 sera rétablie», «Nouria + Hadjar = ennemis de la nation» et «Ni études ni examens jusqu'à la réhabilitation de l'étudiant». Et de rappeler que la clause mentionnée dans le contrat signé avec le ministère de l'Education garantit aux diplômés de l'ENS un poste dans leur wilaya de résidence. La réglementation, selon Anouar-Elhadi Noui, a été transgressée par les autorités concernées, du fait qu'elles refusent de respecter un contrat conforme à la loi. «Nous sommes ici pour réclamer un droit et non pas demander une faveur aux deux ministères. D'autant plus que 60% des membres du Parlement nous sont solidaires et jugent que notre cause est juste. Nous nous demandons, alors, pour quelle raison la ministre de l'Education refuse d'appliquer les clauses d'un contrat réglementaire ?» a fulminé M. Noui. Par ailleurs, notre interlocuteur a démenti, catégoriquement, les déclarations faites par les deux ministères sur des réunions tenues avec les représentants des étudiants de l'ENS. Car, selon lui, les deux ministères n'ont organisé aucune rencontre avec les protestataires pour trouver un compromis. Pis, d'après ses dires, ils les ont traités de «pirates». Plus explicite, notre interlocuteur a dit : «Depuis le début de notre grève, aucun des deux ministres n'a jugé utile d'ouvrir le dialogue avec nous. Les quelques rencontres tenues avec les représentants du ministère de l'Enseignement supérieur, nous les avons initiées. Pour ce qui est de la ministre de l'Education, cette dernière refuse de nous recevoir ou de se réunir avec nous. On nous traite de ‘‘pirates'' au lieu de solutionner ce problème, car avant tout, le ministère de l'Education est le plus concerné.» Anouar Elhadi Noui n'a pas manqué d'exprimer sa déception face à ce comportement de négligence et de minimisation de leur grève, qui est dure depuis 4 mois. Pour ce qui est de la marche nationale des étudiants de l'ENS, et qui devrait avoir lieu prochainement, le représentant des protestataires n'a pas annoncé de date précise. Car, selon ses propos, les étudiants grévistes subissent régulièrement des pressions et des menaces de la part de l'administration des écoles pour créer la désunion entre eux. «La marche sera tenue tôt ou tard, si les deux ministères refusent d'ouvrir les portes du dialogue. Nous attendons que les étudiants se réunissent pour l'organiser prochainement», a-t-il déclaré. Pour conclure, les étudiants de l'ENS interpellent le président de la République afin d'intervenir pour mettre un terme au désaccord entre les deux ministères et résoudre leur problème.