Les étudiants grévistes menacent de se radicaliser en recourant prochainement à une grève de la faim. Va-t-on vers une année blanche pour les Ecoles normales supérieures des enseignants? A en croire la situation actuelle de ces institutions, cela n'est pas exclu. En effet, Après la réunion qui s'est tenue avec les responsables du ministère de l'Enseignement supérieur lundi passé, les étudiants des ENS ont décidé de poursuivre leur grève illimitée. Les représentants des étudiants ont avancé le fait, qu'à l'issue de la rencontre «aucun avancement de leur situation actuelle n'a été constaté». Ces derniers ont également soulevé l'absence de délégués du département de l'Education nationale. Pour rappel, les étudiants des écoles supérieures d'enseignants dépendent de deux tutelles, à savoir, l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur. Pourtant, cette rencontre qui était très attendue des protestataires qui espéraient que l'aboutissement de celle-ci se traduirait par la satisfaction de leurs principales réclamations. Ils demandent en premier lieu, le recrutement des enseignants au niveau de leurs wilayas de résidence respectives. Nombre de ces futurs enseignants ont par le passé, soulevé cette problématique en affirmant qu'en dépit des clauses du contrat qui garantissent la nomination des éducateurs à proximité de leurs lieux de résidence, le ministère de l'Education «a manqué à ses engagements». En sachant que ces dernières années cela n'a pas été respecté. Pis encore, ils ont assuré que certains des diplômés de l'ENS ont, aujourd'hui, du mal à trouver un poste de travail tant dans leurs localités qu'ailleurs en Algérie. En sus de ce point, les contestataires revendiquent d'être prioritaires lors des concours de recrutement des enseignants dans l'Education nationale. Or, expliquent-ils, là aussi il y a «un manquement de la part de la tutelle». La première responsable du secteur de l'Education nationale, Nouria Benghebrit avait pourtant, lors d'une sortie médiatique qui remonte à quelques semaines, tenté de rassurer les manifestants, en garantissant que ce point-là est intouchable, et que tous les diplômés passent et passeront toujours en premier dans ces recrutements. La ministre avait évoqué «une simple rumeur» qui a mis le feu aux poudres. Mais suite à ces déclarations, les étudiants ont soutenu que les propos de la ministre sont peu convaincants. Et que de ce fait, ils ne comptaient pas faire marche arrière avant satisfaction notamment de ces deux principales revendications. Ces dernières ont justement été mises sur la table, lors de la réunion de lundi, mais en vain, regrettent les concernés. Etant donné la non-satisfaction de leurs doléances, les grévistes sont parvenus à la décision de poursuivre leur grève illimitée. Le ministère de l'Enseignement supérieur a de son côté invité l'ensemble des étudiants à reprendre les cours afin d'éviter une année blanche». Cela étant, les grévistes ne l'entendent pas de cette oreille là, et décident de prendre ce risque. Pour faire montre de leur résolution, ils font comprendre que leur mouvement se durcira davantage s'ils continuent à «être ignorés» de la sorte par les deux tutelles. Annonçant ainsi, la tenue de sit-in de façon à «interpeller sur la gravité de la situation». Par ailleurs, des actions ont eu lieu dans les wilayas d'Oran et de Constantine. Les étudiants ont initié une marche de protestation pacifique dans la ville d'Oran, à laquelle pas moins de 400 étudiants avaient pris part. Aujourd'hui, ils réclament aux autorités concernées de répondre favorablement à leurs préoccupations. Dans le cas contraire, les étudiants grévistes menacent de se radicaliser en recourant prochainement à une grève de la faim.