Lors de la réunion tenue hier avec les syndicats du secteur, la ministre de l'Education nationale a installé la commission chargée de mettre en place les critères servant à fixer le nombre des postes à pourvoir en promotion dans les différents grades. La rencontre «n'a pas été concluante», souligne Boualem Amoura, président du Satef, ayant participé à cette rencontre. Il y a eu divergence sur les critères proposés pour fixer les quotas des postes à dégager. «En ce qui nous concerne, nous considérons que cette commission ne peut pas constituer une solution définitive à la revendication récurrente. Cette consultation des représentants ne concerne que les enseignants et exclut de fait les autres catégories. Les mouvements de protestation risquent donc de ressurgir», explique le même syndicaliste qui considère que «le ministère navigue à vue» concernant ce point issu de la liste des revendications ayant motivé plusieurs mouvements de protestation. Dans ce contexte, il faut souligner que la plupart des représentants des enseignants revendiquent la prise en compte de la promotion dans la catégorie ajoutée aux nombres d'années d'exercice. Plusieurs syndicats réclament d'ailleurs que le passage d'un grade de professeur à professeur principal et de professeur principal à professeur formateur soit fixé automatiquement et mettre fin au système des quotas qui exclut une bonne partie des méritants. Pour le Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (Cela), «l'objectif recherché par cette commission va à contre-courant de la revendication de notre syndicat», souligne Idir Achour, porte-parole du Cela. «Notre syndicat a décidé de boycotter cette commission. Car cette instance est un détournement caractérisé du processus de la révision du statut qui est le seul moyen de remédier à tous les dysfonctionnements relevés dans le statut régissant les carrières des travailleurs.» Il est reproché au texte en vigueur depuis 2008 et amendé en 2012, de consacrer la discrimination entre les différentes catégories de fonctionnaires du secteur. Les modalités de promotion et d'indemnité sont pointées du doigt. «Seule la révision de ce statut pourra répondre à la plupart des points contenus dans les plateformes de revendication des différents syndicats.» A rappeler qu'une commission chargée de travailler sur la révision du statut a été mise en place. Les syndicats du secteur réclament d'ailleurs qu'on leur fasse parvenir une copie du rapport final des travaux de la commission avant sa remise au gouvernement.