Les syndicats ne sont pas convaincus par la réponse de la ministre lors de la dernière rencontre qui les a regroupés d'où cette décision de reprendre la protestation par l'organisation les 10 et 11 février d'une grève. Aujourd'hui, les yeux seront braqués sur cette nouvelle rencontre dans l'espoir de voir les deux parties aboutir à un compromis. Mais que demandent les syndicats autonomes ? Bien sûr, la prise en charge effective de leurs revendications. Le coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, a mis l'accent sur la nécessité, pour le ministère, de fixer un délai pour l'ouverture du dossier du statut particulier des personnels. Pour lui, il est « aberrant » de dire que la révision de ce dossier prendra 5 ans. Selon lui, il faut passer immédiatement à l'installation des commissions pour étudier ce dossier en associant des experts en la matière. Meriane a insisté, également, sur la révision de la prime du Sud qui est calculée, « et c'est une injustice flagrante », sur le salaire de base de 1989. Le Snapest demande son actualisation par rapport au salaire de base actuel. Pour sa part, le SG du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Idir Achour, a indiqué que les syndicats attendent du ministère une réponse claire et concrète quant à la prise en charge de leurs doléances exprimées à plusieurs reprises sans pour autant arriver à une solution définitive. Selon lui, pour la stabilité du secteur, la ministre doit se montrer convaincante au moins sur deux points importants, à savoir le statut et la promotion. Concernant le statut, le CLA a estimé que le dossier doit être rouvert cette année avec l'établissement d'un emploi du temps clair et précis. Une démarche jugée réalisable puisque toutes les « anomalies sont connues ». « Il ne reste que la volonté politique qui doit se manifester afin de répondre à nos doléances », a-t-il estimé. Pour ce qui est de la promotion des personnels, le SG du CLA souhaite une intégration automatique au niveau des grades en ne prenant en ligne de compte que l'expérience professionnelle. A titre d'exemple, il cite le cas des enseignants. Pour lui, chaque enseignant ayant 10 ans d'expérience doit être promu en tant qu'enseignant principal et après 20 ans de service, il devient enseignant formateur. La mise en place d'un calendrier pour la prise en charge de la plateforme de revendications des travailleurs de l'éducation est également préconisée par le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). Pour son SG, Boualem Amoura, les responsables syndicaux attendent de la ministre des engagements clairs quant à la prise en compte de leurs revendications. Il a expliqué qu'il faut fixer des dates, à court, moyen et long termes. Pour lui, il y a des revendications qui ne nécessitent pas beaucoup de temps, comme le statut particulier qui, à ses dires, doit être résolu cette année. Il trouve « exagéré » les 5 ans suggérés par Mme Benghebrit.