Sur 27 ministres, on ne trouve que quatre femmes, à savoir Nouria Benghabrit, ministre de l'Education nationale, Houda Imane Feraoun, ministre de la Poste, des télécommunications, des Technologies et du Numérique, Ghania Eddalia, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine, et Fatma Zohra Zerouati, ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables. Loin des discours circonstanciels et pompeux sur la promotion de la femme aux postes de responsabilité, la réalité est bien décevante. Neuf ans après l'institution de quotas dans les assemblées électives, l'accès des femmes aux hautes fonctions de l'Etat reste «très limité». La place de la femme au sein des institutions de l'Etat et du secteur économique public est en deçà de ce que promettaient les dirigeants du pays. S'il a pu imposer un quota de 30% pour la femme dans les assemblées élues, le président Bouteflika n'a, en revanche, pas assuré sa promotion dans les institutions de l'Etat, lui qui dispose pourtant d'un large pouvoir constitutionnel de nomination à tous les postes de responsabilité. Ainsi, en dépit de son large champ de nomination à différents postes de responsabilité, la femme est presque invisible dans les institutions de l'Etat. A commencer par le gouvernement. Sur 27 ministres, on ne trouve que quatre femmes, à savoir Nouria Benghabrit, ministre de l'Education nationale, Houda Imane Feraoun, ministre de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique, Ghania Eddalia, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine, et Fatma Zohra Zerouati, ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables. La tendance est la même au niveau des autres fonctions nominatives. Sur les 48 walis nommés par le chef de l'Etat, il n'y a qu'une seule femme. Combien compte-t-on de femmes représentant la diplomatie algérienne dans les nombreux pays avec lesquels notre Etat entretient des relations diplomatiques ? Combien sont-elles chefs de daïra ? Combien sont-elles chefs d'entreprise publique ? Elles se comptent sur les doigts d'une seule main. Il semble ainsi que la nomination de femmes à de hautes fonctions n'est pas incluse dans le programme de promotion entrepris par le chef de l'Etat. Pour le Président donc, la femme est trop occupée à effectuer des tâches ménagères et à élever ses enfants pour qu'on lui confie de hautes responsabilités. «Il est difficile de mettre en avant l'accès des femmes aux postes de décisions, sans souligner parallèlement que la responsabilité des enfants et les obligations familiales leur incombent souvent, sinon toujours exclusivement», avait-il soutenu dans un discours en 2009. Cela tout en se félicitant que les femmes ne soient pas totalement «absentes» du domaine politique. Le chef de l'Etat avait aussi jugé «inconcevable et inacceptable» que la femme «reste toujours classée en fin des listes électorales». Mais il ne disait rien sur le fait que les femmes, malgré leurs compétences et qualifications prouvées, continuent d'occuper des postes subalternes. Le rôle de la promotion de la femme est donc donné aux seuls partis politiques, qui sont souvent stigmatisés pour le manque de militants et cadres femmes.