Menée sous forme d'une campagne tonitruante avec comme atouts majeurs des potentialités naturelles avérées et une volonté de bien faire des responsables locaux, la plantation des cerisiers dans la commune de Ouled-Driss où ce fruit est prisé pour ses qualités exceptionnelles n'a pas produit les effets escomptés. Un cadre du secteur de l'agriculture en parle à profusion. Voici un condensé de ses propos : «Quand nous entendîmes les meneurs de cette campagne parler de 1 400 hectares sur lesquels devaient être plantés 100 000 cerisiers, nous crûmes en un programme d'envergure où l'on tiendra compte des spécificités de cette région accidentée, de l'étude du sol et de la fertilité de chaque lopin de terre où devait être lancée la culture des cerisiers. Deux années après, les résultats parlent d'eux-mêmes. Point de cerises ni de cerisiers, car les objectifs étaient (et sont) autres. Nous avons réussi à hypothéquer sous la pression de personnes étrangères au corps des gestionnaires des terres qui auraient pu servir à des filières mieux adaptées au climat et à la nature du sol de cette région. Cela ne nous empêchera pas de reconnaitre aux responsables, dont l'ex-wali, leur bonne volonté». Les agriculteurs que nous avons réussi à questionner à ce sujet ont tous fait le même constat et, pis encore, dénoncé une pléthore d'intermédiaires qui ont décidé de parler en leur nom. «Des groupes d'intérêt ont réussi à prendre le dessus en matière de représentativité pour gérer leurs propres affaires sous l'intitulé, ô combien pompeux, de relance du secteur de l'agriculture. Pour ce faire, l'on crée un nombre incalculable de coopératives et d'associations à des fins purement électoralistes et servir d'assises auxdits groupes», a déclaré l'un d'eux. On radote et on palabre çà et là au sujet d'autres fiascos avérés dans les filières de la figue de Barbarie et l'apiculture où la guerre des chiffres résume toutes les incohérences du secteur.