Depuis le début de la matinée, de nombreux jeunes ont préparé les lieux, en accrochant de nombreuses banderoles aux murs où nous pouvons lire : «Les chefs des tribus et les notables de Tamanrasset réitèrent leur confiance à l'Aménokal», «L'Aménokal, une organisation sociale nécessaire et non symbolique», « les jeunes intellectuels soutiennent l'Aménokal », « l'Aménokal ne s'oppose pas aux institutions de l'Etat ». Aux environs de 16 heures, l'Aménokal accompagné d'un de ses proches, prennent place à la tribune, sous des chants patriotiques, et les ovations de l'assistance. Il prend la parole : « nous ne faisons pas de différence entre les touareg et les autres populations qui vivent ici à Tamanrasset. Pour nous ils sont tous algériens, et ont les mêmes droits. Certains disent que c'est un rassemblement politique, d'autres nous collent des tickets que nous ne comprenons pas. Nous seule politique est le pays, sa sécurité, sa stabilité et son développement. Nous n'agissons pas pour avoir des postes, nous ne nous opposons pas aux partis, qui sont tous représentés, ici dans cette salle ». Fortement aplaudi, Idabir continue : « un ancien wali est venu fair un peu de tourisme, et certains n'ont pas trouvé mieux que de l'accuser de nous avoir manipulé et poussé à faire de la politique. Personne ne nous dicte nos actes. Nous voulons juste que nous soyons consulté dans la gestion de notre région. Nous refusons l'exclusion… ». « Notre seule politique est la sécurité du pays » Il profite pour rendre hommage au président de la République, grace auquel, dit-il, l'eau coule dans les robinets et le gaz sera incessamement raccordé. « Nous ne sommes ni contre le wali ni contre le chef de Région qui fait son travail pour protéger les frontières. Cepndant, tous doivent savoir, qu'ils ne peuvent réussir sans le soutien et l'aide de la population locale. Nous sommes contre la hogra et la marginatlisation.. », déclare l'Aménokal sous de très forts aplaudissements. Puis c'est autour de plusieurs notables de se succééder à la tribune pour exprimer, chacun à sa manière le ras-le bole, mais aussi le soutien à l'Aménokal, et au président. D'abord Dahimi Aissa, un notable de Tazrouk, ancien député et une des personnalités les plus respectées, qui déclare : « l'Ahaggar sans Aménokal, c'est comme l'Ahaggar sans Touareg, et l'Ahaggar sans toutareg c'est comme l'Algérie sans touareg. Notre région a connu les essais nucléaires et la situation sanitaire est peu réluisante. Le constat est douloureux. Celui qui n'a pas de connaissances, ne peut être soignée. Nous sommes obligée de faire des centaines de kiloètres pour alléger nos souffrances. Pourquoi n'avons-nous pas un hopital digne de ce nom ? L'agriculture, n'a jamais été développée à Tamanrasset sous prétexte qu'il y a pas d'eau. On encourage l'elevage de volaille au détriment de celui des chameaux dont on a vraiment besoin. Peut-on croire que le poulet est meilleure que le chameau ? », souligne t'-il. Abdellah Boutali, cadres du RCD, et notable de Tamanrasset, abnde dans le même sens, et plaide pour l'unification des tribus sous l'autorité morale de l'Aménokal, pour aider l'Etat à devenir une force régionale, car note t-il, le Hoggar, est trés important, en terme de géostratégie. « Nous refuson toute tentative de destabilistaion de notre société et ou de l'Algérie et nous demandons la réhabilitation du rôle de l'aménokal, au sein d la république pour qu'il puisse participer à la paix et au déveoppement du pays », précise l'intervenant. Notable de la tribu des Iraganaten, Bayka Jebour, note pour sa part, que sa communauté a décidé de remettre toutes ses doléances à l'Aménokal, auquel, elle affirme son « soutien indéfectible ». « Nous ne sommes pas pour des postes… » Lyes Akhamoukh, médecin de la tribu des Reghala, recadre le débat : « Nous ne sommes pas là pour faire des problèmes, ni même l'Amenokal, qui est là pour absorber la colère. Tamanrasset est une wilaya stratégique. Nous sommes les gardiens de la maison Algérie. Il y a 3 ans, l'Ebola est arrivé à Bamako. S'il arrive en Algérie, c'est par tamanrasset qu'il passe. Nous demandon des moyens pour faire face aux situations sanitaires critiques. Nous voulons un hopital aux normes. Nous ne sommes pas là pour demander des postes, parce que nous ne sommes pas à vendre… ». Brahim Guessafi, un autre notable de Tamanraset, lance : « nous n'avons jamais remis en cause l'Armée ou les institutions de l'Etat, mais que tout le monde sache que l'Aménokal existe et a son importance pour nous. Nus voulons que cette instution soit protégée par la constitution. Comment accepter qu'un imam consacre le prêche du vendredi à ce qu'il a jugé être la fitna, en parlant du rassemblement ? Est-ce la fitna que de réclamer le respect de son identité ? ». des propos qui font vibrer la salle par les ovations et les youyous. Najem Bassoudi, de la tribu de Aitlawène enflamme la salle avec des propos aussi clairs que graves. « Nos enfants meurent à Ain Guezzam et à Tin Zaouatine, dans des bavures et ils sont présentés comme des contrebandiers. Chaque jour, le ministère de la Défense annonce la rédition de terroristes à Tamanrasset. Pourquoi ne donne t-il pas les noms ? Nous ne voulons pas que Tamnarasset soit stigmatisé. Mr l'Aménokal , c'est vous qui nous aviez ligoté les mains. Le tourisme faisait vivre plus de 7000 personnes et aujourd'hui, parce que Tamanraset vis sous l'embargo, ces gens sont réduits au chomage ? Allons nous continuer à vivre cette situation ? » dit-il d'une voix coléreuse qui n'a pas laissé l'assistance insensible. « Mr Gaid Salah, la femme targuie pleure ses enfants tués injustement » Abondant dans le même sens, Soumeya, une militante, targuie, lance un véritable crie du cœur. « Mr Gaid Salah, la femme targuie pleure ses enfants tués injustement. Vous devez intervenir pour nous protéger, et faire en sorte que les mères ne pleurent plus, leurs enfants tués dans des bavures, sans que les auteurs ne soient inquiétés. Nous vous interpelons, vous etes le chef de l'Armée, qui protège nos frontières, et protège le pays. C'est un appel, que l'Aménokal doit faire entendre … », crie t-elle. Plusieurs autres intervenants ont exprimé leur colère, et en fin de journée, une déclaration de trois pages a été lue à l'assistance dans laquelle, les auteurs reviennent sur l'histoire ancestrale de l'organisation sociale des Touareg et l'Aménokal, et l'engagement des différents touaregs ayant eu ce titre dans la libération du pays. Pour cela ils demandent : la préservation de cette institution qui incarne l'identité sans etre incompatible avec les institutions de l'Etat, puisqu'elle garantie la cohésion de la rgion géographique et politique, mais aussi la sécurité, la stabilité et la pereinité ». La déclaration rappelle les différentes rencontres qui ont regroupé les notables autour des problèmes de la région, mais qui n'ont pas abouti . » A chaque fois on nous accusait de régionalistes (…) Depuis quand les revendications identitaires s'opposent au patriotisme et aux principes démocratiques ? ». La déclaration mentionne que l'identité et la légimité ne peuvent être garanties par des urnes sombres et des élections de Chekara (argent), qui n'incarnent pas la volonté et ont mené la rupture de confiance avec les politique ». En outre, la déclaration évoque le soutien « indéfectible » à l'Aménokal, « en tant qu'organe consultatif, et cesser de parler de notables, qui ne sont en réalité que des personnes qui ne représentent qu'elles memes », et à l'Etat et à l'unité du pays, tout en refusant la politqiue de l'exclusion ». Pour les auteurs, ce rassemblent est un début d'une série d'autres rencontres ». A la fin, l'Aménokal, a promis à l'assistance de remettre les doléances des notables aux autorités, en précisant qu'il demandera « une commission d'enquête indépendante sur toutes les dépassements ».