Les habitants de la cité Volani, au sud de la ville de Tiaret, ont vécu une soirée fortement agitée avant-hier quand deux jeunes surexcités après avoir escaladé la terrasse d'un bâtiment qui fait face au centre de formation professionnelle avaient menacé de se jeter dans le vide si le maire ne venait pas pour les assurer de sa disponibilité à leur remettre des locaux commerciaux réalisés dans le cadre du programme présidentiel « 100 locaux pour chaque commune ». La tension est montée crescendo et il a fallu beaucoup d'habileté aux agents de la Protection civile, du service de sécurité et au maire pour débloquer la situation. Relativement. Car une fois les forcenés revenus à la raison, certains adolescents s'en sont pris aux portes métalliques des kiosques réalisés, ont coupé la route à la circulation à l'intérieur du quartier et brûlé des pneus. Une scène de ce qu'il y a de plus tragi-comique. La énième du genre, puisque intervenant en moins d'une semaine, d'actions similaires quand de jeunes suicidaires avaient usé du même scénario sous un pylône électrique à l'intérieur de la forêt du Pin, en haut du bâtiment de l'hôpital pour un autre et même à l'intérieur de l'APC pour un téméraire. Ils brandissaient tous la même menace : « Donnez-nous un local ou c'est la fin tragique que vous vivrez. » En direct s'il vous plaît. La situation n'a rien de drôle. « Peut-on satisfaire plus de 7000 demandes pour une offre qui n'excède pas les 200 locaux », dira le P/APC, Mohamed Amine Hallouz, affalé dans son bureau après une nuit blanche, car il est resté jusqu'à une heure tardive avec les jeunes, non sans en entendre des vertes et des pas mûres. Cet élu d'obédience FLN dit ne pas comprendre ces attitudes qui font de l'APC et de son président la cible toute trouvée à chacun des nombreux problèmes soulevés par la population, dont les jeunes. Concernant l'affectation des locaux à usage commercial, M. Hallouz, entouré de son staff, brandit le dernier texte de loi, le décret exécutif n° 06/366 du 11 octobre 2006 en l'occurrence, fixant les conditions d'octroi à l'intention des chômeurs. Le décret en question dans son article 23 dicte la composante de la commission chargée de l'opération et constituée de plusieurs directions, dont l'APC n'est que membre et édicte les conditions d'éligibilité. Selon toute vraisemblance, c'est l'octroi d'une manière inopinée de locaux pour jeunes à la cité Sonatiba qui a engendré de telles sorties bien que, selon le P/APC, « c'est faux puisque la démarche ne concernait que le marché appartenant à l'APC et dont les locaux désertés ont été affectés sur conseils de la hiérarchie aux jeunes marchands ». Les jeunes auteurs de ces troubles, dira un responsable de la police judiciaire, ont été interpellés et présentés devant la justice.