Décidément, les souffrances subies par la population d'un des plus anciens quartiers de la ville de Tiaret semblent perdurer en dépit des promesses, visites et amorce de quelques travaux. Village Sbagnoul, comme se plaisent toujours à l'appeler ses occupants, bien que situé au cœur de la ville, ne semble pas susciter les faveurs des pouvoirs publics. Peu empressés à rendre son lustre à un lieu à la fois mythique mais symptomatique des maux et problèmes que génèrent la dégradation de son vieux bâti, l'absence de route, d'éclairage public, d'aménagement et même d'espaces pour une jeunesse livrée à elle-même et qui a trouvé en ces lieux des terrains de prédilection à la débauche et à l'oisiveté, village Sbagnoul mérite mieux. En novembre 2007, à quelques jours de la dernière élection municipale, les habitants avaient été pourtant agréablement surpris par l'arrivée d'une forte délégation conduite par l'ex-chef de daïra. Ce responsable, appuyé par le mouvement associatif local et le comité de quartier après de brèves intrusions dans les chaumières et dans les dédales de ce vieux quartier, avait vite fait d'instruire les services techniques présents à élaborer un plan d'urgence non sans recenser ces haouchs qui continuent, en dépit du relogement de ses occupants, à redevenir le réservoir des exclus et des marginaux en quête d'un toit. Les ruelles et voies restaient en piteux état Ces haouchs, une fois vidés de leurs occupants, sont vite investis au pied levé par d'autres vagues de migrants issus de l'exode rural. L'identification sociale des nouveaux locataires en atteste. Quelques mois après et sur harcèlement de ses représentants, les habitants de village Sbagnoul croyaient enfin rêver quand certains services ont commencé par reprendre l'assainissement puis difficilement l'AEP. La suite reste cauchemardesque puisque les décombres subsistent et les ruelles et voies restaient en piteux état. Cohabitation de certains habitants avec les rongeurs Le calvaire ne cessa donc pas pour autant et s'est exacerbé avec les abondantes pluies d'hiver. Aux inondations signalées ça et là, il y a lieu de signaler cette étrange cohabitation de certains habitants avec les rongeurs. Des cas signalés en son temps par la presse dont El Watan mais, depuis, bien qu'interpellés, ni le maire encore moins le directeur de l'urbanisme n'ont consenti à jeter un œil en vers ces exclus du progrès que connaît Tiaret.Ces deux responsables, qui se sont succédé au Forum de Radio Tiaret, avaient chacun promis une intervention en mentionnant jusqu'aux montants débloqués mais sans suite réelle sur le quotidien de ces habitants qui vivent comme des bannis. Hier, monsieur M. Maidi, président du comité de quartier, qui est venu solliciter, une énième fois, nos colonnes pour lancer un S.O.S en direction des responsables et surtout du wali, nous fera part de son vœu de voir le chef de l'exécutif rendre visite à village Sbagnoul, comme pour les gens d'El Graba. Longue patience des citoyens Auparavant, fait remarquer notre interlocuteur, il y eut une pile de correspondances référenciées qu'il étale sur le bureau pour rappeler les démarches effectuées auprès des autorités. Ce jeune et dynamique représentant a tenu à rappeler « la longue patience dont ont fait preuve ces concitoyens » et égrène quelques problèmes quotidiens qui le préoccupent. « Pour évacuer un malade, il faudrait, ajoute-t-il, le faire descendre jusqu'à la route qui borde le quartier en face du cinéma Atlas (ex-Rex) de par l'impraticabilité des voies pour les ambulances et les taxis et absence d'enlèvement d'ordures ménagères. Il y a des fiches techniques élaborées et des milliards pour l'aménagement et la requalification urbaine à Tiaret. A qui est destiné tout cet argent au moment ou à proximité une autre cité est venue s'ériger sur les décombres de Hait Pérès ». La situation géographique de ces quartiers, situés sur les hauteurs ne sont pas en plus à l'abri d'une inondation qui rappelle à bien des égards celle vécue par les habitants de Bab El Oued à Alger tant l'aménagement urbain et les obstructions du lit d'oued n'ont pas été pris en charge, selon une étude globale. « Que faudrait-il faire, lancent nos interlocuteurs, pour qu'on daigne nous écouter ? »