Officiellement, elles sont près de 1000 associations à caractères culturel, éducatif, sportif… inscrites au niveau des communes et des services de la DRAG. Les meilleurs objectifs ornent les formulaires de leurs dossiers accrédités, mais ne sont que rarement effleurés par les sporadiques, sinon imaginaires activités. En pleine période de vacances, ces mêmes associations, dont celles qui raflent les subsides de l'Etat, collectes illégales, aides des sympathisants et assurances (non versées aux assurances) des jeunes sportifs, tournent le dos à tout programme récréatif. Les excursions et autres animations faisables ailleurs, en pareil moment, ne font pas partie des mœurs locales. «Nous entendons souvent parler de voyages organisés à l'intérieur et à l'extérieur du pays avec l'argent collecté au nom des clubs sportifs et certaines associations à caractères éducatif ou culturel destinés aux enfants des élus et de quelques personnes bien introduites, mais jamais pour nous», s'en est plaint un jeune footballeur. L'argent amassé par certaines associations est recyclé, estime-t-on dans la restauration et autres faux frais, sinon injecté dans les poches des staffs dirigeants sous forme de salaires et de primes qui dépassent les 200 000 DA/mois. Un véritable circuit rentier qui s'installe, s'enfle et se travaille. Dans le secteur de la culture, la quête du cachet n'est pas moins préjudiciable et la culture populaire ne va que rarement vers le peuple. Aux démunis des communes lointaines de Aïn Soltane, Safel El Ouidene, Sidi Fredj ou autres, les galas, les pièces théâtrales se comptent sur les doigts d'un manchot une décennie durant. Les rares associations artisanales et touristiques refusent de mettre à profit les vacances pour mieux vulgariser les produits du terroir au moins à l'échelle wilayale. Ce flux populaire, qui rend les commerces de la ville de Souk Ahras bondés à craquer n'aurait pas démérité un détour vers les espaces culturels, sportifs et touristiques pour toutes ces masses d'écoliers, de collégiens, de lycéens et de leurs parents. Immobilisme et quête du lucre chez le mouvement associatif et directions en hibernation.