Les Etats-Unis ont expulsé 60 diplomates russes. C'est la plus importante opération d'expulsion de Russes de l'histoire. Des dizaines de diplomates russes (une bonne trentaine, selon la presse européenne) vont être expulsés par 14 pays de l'Union européenne à la suite de l'empoisonnement en Grande-Bretagne de l'ex-espion russe Sergueï Skripal. Les annonces ont été concertées et coordonnées entre les Etats membres, et d'autres pays devraient annoncer leurs décisions dans les prochains jours, a expliqué le président du Conseil européen, Donald Tusk, de Varna en Bulgarie, où il participe à une réunion entre les dirigeants de l'UE et le président turc, Recep Tayyip Erdogan. «De manière concertée, 14 pays de l'UE ont décidé d'expulser des diplomates russes», a déclaré M. Tusk, ajoutant que «des mesures supplémentaires, incluant de nouvelles expulsions, ne sont pas exclues dans les prochains jours et (les prochaines) semaines». Les diplomates russes expulsés ont «une semaine» pour quitter le territoire avec leurs familles, précisent les communiqués publiés par les gouvernements européens. La République tchèque a ordonné leur départ «pour le 1er avril», la France leur a donné «une semaine» pour partir. La Grande-Bretagne a, pour sa part, expulsé 23 diplomates russes. La mesure avait été décidée par les chefs d'Etat ou de gouvernement réunis en sommet jeudi dernier à Bruxelles, après l'adoption d'une déclaration incriminant la Russie dans l'empoisonnement de l'ancien agent double russe et de sa fille Yulia, le 4 mars à Salisbury. L'Allemagne a, quant à elle, annoncé quatre expulsions, la France quatre, la Pologne quatre, la République tchèque et la Lituanie trois, l'Italie, le Danemark et les Pays-Bas deux, l'Estonie, la Lettonie, la Finlande, la Roumanie, la Suède et la Croatie une, soit un total de 30. L'Ukraine et le Canada ont respectivement procédé à 13 et 4 expulsions. Les Etats-Unis ont pour leur part expulsé 60 «espions» russes. C'est la plus importante expulsion de Russes de l'histoire. La Première ministre britannique, Theresa May, a déclaré hier qu'avec ces expulsions, la Russie est avertie qu'elle ne peut pas continuer de «bafouer le droit international». «Ensemble nous avons envoyé le message que nous ne tolérerons pas les tentatives continues de la Russie de bafouer le droit international et de saper nos valeurs», a dit Mme May devant les députés britanniques. De son côté, la diplomatie russe a dénoncé, hier, une «provocation» et promis aussi d'y riposter. Le Royaume-Uni avait annoncé, dès le 14 mars, l'expulsion de 23 diplomates russes de son territoire et le gel des relations bilatérales au plus haut niveau. Moscou avait réagi quelques jours plus tard en décidant d'expulser à son tour 23 diplomates britanniques et de fermer l'antenne moscovite du British Council. A noter que contrairement à 14 autres pays de l'UE, l'Autriche a décidé de ne pas expulser de diplomates russes. «Nous soutenons la décision de rappeler l'ambassadeur de l'UE à Moscou, mais nous ne prendrons pas de mesures au plan national», ont indiqué, dans un communiqué commun, le chancelier conservateur Sebastian Kurz et la ministre des Affaires étrangères apparentée FPÖ (extrême droite), Karin Kneissl. «Nous voulons maintenir ouverts les canaux de communication avec la Russie», ont-il ajouté, soulignant que «l'Autriche est un pays neutre et se considère comme un pont entre l'Est et l'Ouest».