Réagissant à des informations faisant état de négociations en cours avec les compagnies pétrolières Anadarko et British Petroleum (BP) autour de l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels, Arezki Hocini, président de l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft), affirme que ses propos ont été «mal interprétés» et insiste sur le fait que la décision d'exploitation, qui est du ressort exclusif du gouvernement, n'est absolument pas à l'ordre du jour, même si elle est «inéluctable» à moyen terme. M. Hocini affirme que les discussions qui sont en cours avec un nombre de compagnies en activité en Algérie, dont les deux citées ci-dessus, mais aussi de nombreuses autres, telles la française Total et l'italienne ENI, ont trait non pas à l'exploitation, qui ne peut se faire que dans une dizaine d'années au moins, et sur décision préalable du Conseil des ministres, mais «sur les modèles de recherche et d'exploitation mis en œuvre par les différentes compagnies et l'évaluation du potentiel non conventionnel que recèlent les périmètres exploités actuellement par les compagnies étrangères» en vertu des contrats pétrole et gaz conventionnels. Chaque groupe, nous explique-t-on, a en fait ses propres méthodes et techniques de recherche et de forage et Alnaft se donne pour mission de connaître les expériences précises des compagnies, et de voir dans quelle mesure elles sont transposables en Algérie. Il s'agit aussi de connaître les techniques et d'évaluer les coûts – très onéreux – de chaque procédé. «Nous sommes au stade d'évaluer nos vrais potentiels», souligne Arezki Hocini, qui ajoute que chaque groupe étranger peut évaluer le potentiel de schiste sur son périmètre de recherche en exploitation en Algérie, ce qui aiderait l'Agence à faire ses évaluations. Le patron d'Alnaft souligne en outre que son comité planche sur une étude sur le non-conventionnel et «cherche à préciser les données faites par des organismes internationaux afin de connaître le volume réel des réserves». «Une étude 100% algérienne est en cours actuellement», selon M. Hocini, qui ajoute : «Lorsque nous connaîtrons nos réserves, nous pourrons négocier sur une bonne base, à l'avenir, des contrats de recherche avec les partenaires intéressés, car l'importance du volume à exploiter détermine les termes de la négociation.» Les perspectives se précisent dans l'offshore Quatre études consacrées au potentiel offshore algérien ont été commandées par Alnaft en collaboration avec plusieurs compagnies spécialistes de l'offshore en Méditerranée, dont ENI, Total et Statoil. Trois études ont été finalisées alors que la quatrième le sera dans les prochains jours, selon Alnaft. Les résultats de la phase d'étude devraient être disponibles dans 12 à 18 mois, ce qui laisse présager une perspective de forage dans un délai de 3 à quatre ans, nous explique-t-on, avec au préalable une réadaptation de l'arsenal juridique. Il est à savoir que les études, qui seront suivies de négociations sur la recherche, puis l'exploration effective, permettront, dans un premier temps, de déterminer le potentiel offshore de l'Algérie d'est en ouest, et la structure géologique des sites à forer éventuellement. Les récentes opérations de prospection faites par les groupes énergétiques en Méditerranée, comme ce fut le cas en Egypte avec grand succès, au Maroc et à Chypre, pourront servir de base de comparaison avec le potentiel algérien, selon Alnaft. Il est à rappeler que le PDG de Sonatrach avait été encore plus optimiste quant aux délais de prospection de l'offshore, espérant la conclusion d'un accord avec Saipem, filiale du géant ENI, avant la fin de l'année en cours. Qu'en sera-t-il réellement de ses délais, puisqu'en mai 2017 déjà, la perspective d'un nouveau partenariat dans l'offshore se profilait avec la Norvège suite à celle concrétisée entre Sonatrach et le groupe italien ENI, via un contrat d'exploration signé en mars 2017, en vue de la prospection au large des côtes algériennes. Des études étaient déjà en cours alors, en vertu du contrat paraphé par les deux groupes, pour déterminer les potentialités pétrolières et gazières des périmètres concernés. Sonatrach et Statoil envisageaient un partenariat d'exploration pétrolière et gazière en offshore au large des côtes algériennes. Les perspectives avaient été dessinées lors d'un entretien qui avait réuni en mai 2017, à Alger, le ministre de l'Energie algérien et le ministre des Affaires étrangères norvégien, Børge Brende.