Israël ne veut plus se départir de sa politique du pire, sans penser qu'à terme elle pourrait devenir suicidaire. Une politique marquée par l'humiliation et la répression permanentes du peuple palestinien. Les survivants de l'Holocauste n'ont pas tiré les leçons du massacre de 6 millions de juifs par les nazis et se mettent à leur tour à faire souffrir un peuple usurpé de sa patrie pour payer les fautes de l'Europe durant la Seconde Guerre mondiale. Les Palestiniens ont décidé hier de lancer symboliquement une «grande marche du retour», qui doit durer 6 semaines et dont le lancement coïncide avec la «journée de la terre» en commémoration des manifestations du 6 Mars 1974 au cours de laquelle 9 Palestiniens, qui protestaient contre l'expropriation de leur terre par Israël, ont été tués. Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Liberman, un Moldave qui était videur de cabaret dans sa Moldavie natale, avait annoncé que «des centaines de tueurs d'élite» israéliens étaient déployés à la frontière entre Israël et Ghaza et qu'ils feraient feu sur toute personne qui s'en approcherait. Il avait tenu sa promesse. Au moins 12 Palestiniens ont été tués et 550 autres blessés, selon le Croissant-Rouge palestinien. Même des drones ont été utilisés contre des manifestants pacifiques. Ces derniers faisaient simplement la fête et étaient à plus de 700 m de la frontière, de laquelle ils ne s'étaient pas approchés. Dramatique situation des Ghazaouis, victimes d'un véritable blocus et qui n'ont pas la possibilité de s'en échapper vers d'autres cieux. D'un côté, Israël les empêche de respirer et de pénétrer même momentanément dans ce qui était la Palestine. De l'autre, l'Egypte, qui se prétendait à une époque être le phare du monde arabe, s'est transformée en supplétif des Israéliens en participant à l'étouffement des Ghazaouis qui sont autorisés de temps en temps à se rendre en territoire égyptien pour uniquement acheter des médicaments. Aujourd'hui, on voit mal comment et quand va s'arrêter le drame du peuple palestinien. Dans l'espoir de connaître enfin la paix, il a tellement fait de concessions à Israël qu'il ne «lui reste plus que la feuille de vigne», pour reprendre une déclaration de feu Yasser Arafat. Aujourd'hui, on est loin des Accords d'Oslo signés en 1992 entre ce dernier et le Premier ministre Yitzhak Rabin, sous l'égide de Bill Cliton. Rabin a été assassiné et avec lui les espoirs de paix. Malheureusement, l'enfer pour les Palestiniens n'est pas près de prendre fin. Donald Trump, qui doit son élection en grande partie aux finances du lobby sioniste américain, est venu mettre de l'huile sur le feu, se donnant corps et âme à Israël. Il a décidé de transférer l'ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem et, suprême mépris et provocation, elle sera inaugurée un 20 mai, date du 70e anniversaire de la création d'Israël. Qui dit mieux en matière de pyromanie ? Pour mieux souligner son engagement pour Israël, il nomme son gendre Jared Kushner, un juif orthodoxe qui héberge chez lui Netanyahu chaque fois que celui-ci est aux Etats-Unis, pour diriger les «négociations» israélo-palestiniennes, et John Bolton, ancien ambassadeur à l'ONU à l'époque de Bush junior, comme président du Conseil national de sécurité. L'homme est connu pour être un adversaire déclaré de la création d'un Etat palestinien, il préconise le rattachement de la Cisjordanie à la Jordanie et la bande de Ghaza à l'Egypte. Toutes ces hostilités déclarées au peuple palestinien et au monde musulman en général ne semblent ni déranger ni émouvoir les dirigeants arabes de la région. Au contraire, on dit qu'ils ont maintenant baissé les bras devant l'expansionnisme israélien sous toutes ses formes, pourvu que leurs pouvoirs et ceux de leurs familles soient préservés. Trump veille au grain.