Les raids israéliens sur la bande de Ghaza ont fait hier une quarantaine de morts, selon un bilan officiel de l'agence palestinienne Wafa, alors qu'une trêve humanitaire valable de 10 jusqu'à 17 heures avait été décrétée par Tel-Aviv, en dehors de la ville de Rafah qui a essuyé un déluge de feu ininterrompu toute la journée. Selon Wafa, une vingtaine de corps sans vie ont été extraits de sous les décombres dans plusieurs secteurs à Ghaza, alors que les autres sont morts de leurs blessures dans les unités de soins de fortunes. Le bilan officiel est donc porté à 1 845 Palestiniens tués. Le nombre de blessés s'approche de la barre des 10 000 personnes, selon les mêmes sources. Ce nouveau massacre intervient au moment même où de nombreux pays tentent d'amener les Palestiniens et les Israéliens à un cessez-le-feu, au Caire, sous la médiation d'une Egypte, accusée de laisser mourir les Ghazaouis, sous blocus depuis 2007, en fermant ses frontières avec l'enclave de Ghaza. Israël refuse toujours d'envoyer des représentants de son gouvernement pour discuter dans la capitale égyptienne d'un cessez-le-feu de 24 heures qui devait débuter vendredi, mais qui n'a pas été respecté, le Hamas et l'armée israélienne s'accusant mutuellement de l'avoir violé. «Israël veut éviter de venir (au Caire) car ils ne veulent pas devoir répondre de leurs massacres à l'encontre du peuple palestinien qui vont en s'intensifiant», a déclaré à la presse depuis la capitale égyptienne Ezzat al-Rishq, haut responsable du Hamas. «Qu'ils (les Israéliens) viennent ou pas, ils ne peuvent pas échapper (à leurs responsabilités) et le peuple palestinien uni les poursuivra devant la Cour pénale internationale», a-t-il ajouté. La délégation palestinienne est parvenue dimanche à une position commune concernant ses demandes pour un cessez-le-feu à Ghaza. Parmi celles-ci (demandes) figurent notamment le retrait des troupes israéliennes de Ghaza, la fin du blocus imposé à l'enclave palestinienne depuis juin 2006, l'ouverture des points de passage aux frontières, l'élargissement de la zone de pêche autorisée à 12 miles nautiques et la libération de prisonniers palestiniens. «Il y a un consensus entre toutes les factions palestiniennes sur le fait que Ghaza ne peut pas retourner à un blocus», a déclaré M. Rishq. «C'est un droit naturel du peuple de Ghaza de vivre (libre) comme n'importe quel autre peuple dans le monde», a-t-il souligné. Hier, les autorités palestiniennes ont publié un rapport qui a fait état de l'assassinat de 423 enfants et adolescents depuis le début de l'agression israélienne, le 8 juillet dernier, sur la bande de Ghaza, «359 parmi eux sont des enfants, les autres sont des adolescents et plus de 2 307 enfants ont été atteints de différentes blessures lors des bombardements contre les villes, les villages et les camps de la bande de Ghaza», a précisé ce rapport. Selon le même document, «l'occupant a commis plus de 70 massacres contre des familles palestiniennes dans lesquelles 300 enfants et 186 femmes ont été tués», ce qui représente 37% des morts et 57% des blessés. L. M.