Les citoyens de la commune de Sidi Naâmane, après la longue épreuve terroriste endurée durant les années 1990, vivent aujourd'hui dans des conditions sociales pénibles. Dans cette commune située dans la vallée du Sébaou, à quelques kilomètres de la ville de Tizi Ouzou, tout est à construire. Le logement social est fortement demandé, les routes sont impraticables, l'eau est rationnée drastiquement, les structures de santé, éducatives et de loisirs sont inexistantes. « Je suis handicapé moteur, père de deux enfants et sans pension. J'ai introduit une demande pour un logement social. Les services sociaux de la commune ont constaté que ma maison est délabrée. Mais, il n'y a aucune suite à mon dossier. Je n'ai même pas une parcelle de terrain pour prétendre à l'aide à l'autoconstruction », se plaint cet homme qui tient un petit commerce en face du siège de l'APC. La liste des bénéficiaires des 29 logements sociaux est, selon le P/APC de Sidi Naâmane, en phase d'élaboration. Les citoyens redoutent déjà le non-respect des critères requis dans les décisions d'attribution des logements. Pour rassurer un tant soit peu les nombreux demandeurs, le P/APC indique que 30 nouveaux logements sociaux sont inscrits par l'OPGI pour 2007. L'alimentation en eau potable connaît, par ailleurs, de sérieuses perturbations causées par des éclatements fréquents enregistrés sur la conduite qui traverse le chef-lieu communal. Les services de l'ADE interviennent régulièrement pour des réparations vaines, car le réseau est défectueux. A ce sujet, le P/APC nous apprend qu'un projet d'une nouvelle conduite de refoulement d'eau vient d'être inscrit par la direction de l'hydraulique sur une distance de 1,5 km. Il a en outre indiqué que les villages seront prochainement alimentés en AEP, un projet d'un coût de 2,5 millions de dinars a été dégagé au titre du PCD complémentaire de 2006. Un projet d'assainissement sera également lancé prochainement. L'APC s'attelle à répondre aux énormes besoins. Ainsi, les chemins qui mènent aux villages El Metmar et Ouled Ouareth seront revêtus sur une distance totale de 700 m, mais, cela reste insuffisant. Outre ces lacunes dans le développement local, la commune de Sidi Naâmane ne dispose que d'un petit bureau de poste et d'une seule maison de jeunes, dont les capacités sont insuffisantes pour répondre aux besoins de la jeunesse en matière de loisirs. « Nous sommes dans une commune où tout est à construire. Il n'y a ni salles de soins, ni centre culturel, ni terrain de football, ni lycée, ni crèche et encore moins une bibliothèque communale. Sidi Naâmane est la plus démunie des quatre communes de la daïra de Draâ Ben Khedda. C'est une commune déshéritée », s'écrie un animateur culturel.