L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a estimé, hier, dans un rapport rendu public et rapporté par des agences de presse, que la chaleur hivernale inhabituelle et le ralentissement de la croissance aux Etats-Unis devraient empêcher une hausse des prix du brut. « Pour les prochains mois (...), le ralentissement de la croissance aux Etats-Unis et le temps chaud pèsent sur le marché et empêchent tout mouvement de hausse des prix à la production et de marges de raffinage », estime l'Organisation. Selon elle, « la chaleur inhabituelle en novembre dans l'hémisphère Nord a même engendré une hausse de la demande plus faible que prévue ». Les prix du pétrole devraient ainsi se stabiliser à leur niveau actuel, soit aux alentours des 60-62 dollars le baril, après la décision des pays membres de l'Organisation, la semaine dernière à Abuja, de réduire leur production d'un demi-million de barils/jour. Réunis jeudi au Nigeria, les pays de l'OPEP avaient pris la décision de réduire la production de pétrole, mais cet accord devait « entrer en vigueur dans un certain temps », avait-on déclaré. A la veille de la rencontre, le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al Nouaïmi, avait fait une déclaration, soulignant que l'OPEP devrait « travailler un peu pour rendre le marché plus stable ». Au cours de sa précédente rencontre tenue le 20 octobre au Qatar, l'OPEP avait décidé de réduire la production d'or noir de 1,2 million de barils par jour. Un communiqué diffusé au terme de la rencontre annonçait que les pays membres de l'Organisation produisaient 27,5 millions de barils par jour et que la production serait ramenée à 26,3 millions de barils. Hier, les prix du pétrole reculaient légèrement, les gains enregistrés la semaine dernière après l'annonce d'une nouvelle baisse de production par l'Opep en février ayant suscité quelques prises de bénéfices. A Londres, sur l'Intercontinental Exchange (ICE), le baril de Brent de la mer du Nord cédait 37 cents, à 63,12 dollars, sur l'échéance de février. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en janvier reculait de 37 cents, à 63,06 dollars. Après avoir gagné jusqu'à 3,6% à Londres et 4,3% à New York entre mercredi et vendredi, les cours cédaient, hier, une poignée de cents. Mercredi, les prix du baril avaient été soutenus par le recul de plus de 4 millions de barils des réserves de brut américaines, la semaine précédente. Par ailleurs, dans son rapport, l'Opep a maintenu inchangées ses prévisions de croissance de la demande globale de pétrole pour 2007, à savoir seulement 1,3 million de barils par jour, soit +1,57 %. L'Organisation s'attend à ce que la demande pour le brut de ses onze pays exportateurs « soit en moyenne de 28,3 mbj en 2007, soit une baisse de 0,6 mbj par rapport à 2006 ». Mais la tendance risque de baisser à cause du ralentissement américain. Selon l'Opep, la croissance mondiale de 5% a été « bonne » en 2006.