L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) revoit à la hausse sa prévision de demande de pétrole. Ainsi, le cartel prévoit une baisse de 1,65% de la demande mondiale de brut en 2009, contre -1,8% prévu précédemment et s'attend à une hausse de 0,8% l'an prochain, contre 0,6% envisagé auparavant, dans son rapport mensuel publié, hier, à Vienne. En chiffres absolus, l'Opep a rehaussé d'environ 0,2 millions de barils par jour (mbj) sa prévision de demande tant pour 2009 que pour 2010, portant celle-ci à respectivement 84,2 et à 84,9 mbj en raison de signes de "rétablissement" de l'économie mondiale. Pour réviser ses prévisions, l'organisation table sur une récession mondiale contenue à -1,2% cette année et sur une croissance de 2,7% en 2010, contre 2,3% précédemment. "L'économie mondiale semble entrer dans une nouvelle phase, passant d'une période de limitation des effets de la crise à une période de rétablissement économique", souligne le rapport. L'organisation, qui produit environ 40% du brut mondial, table désormais sur une récession mondiale contenue à -1,2% cette année et sur une croissance de 2,7% en 2010, contre 2,3% précédemment. "L'économie mondiale semble entrer dans une nouvelle phase, passant d'une période de limitation des effets de la crise à une période de rétablissement économique", a-t-elle souligné dans son rapport. Malgré un ressaisissement aux Etats-Unis, la demande de brut en 2010 restera principalement tirée par des pays n'appartenant pas à l'OCDE tel que la Chine, le Moyen-Orient, l'Inde et l'Amérique latine, selon l'Opep. En outre, la reprise de l'économie mondiale s'apparentera plutôt à une "croissance lente qu'à un rebond marqué", a prévenu l'organisation pétrolière, en relevant les risques incarnés par l'explosion du chômage et de l'endettement public en raison des politiques de soutien à l'économie. Pour rappel, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu en hausse, vendredi, sa prévision de demande mondiale de pétrole pour 2009 et 2010, estimant que le rythme de contraction de l'économie donnait des signes de ralentissement même si de fortes "incertitudes" demeuraient. Pour cette année, l'Agence prévoit désormais un recul de la demande d'or noir de -1,9% sur un an alors qu'elle tablait sur une chute de -2,2% dans son précédent rapport mensuel. La consommation de pétrole devrait ainsi atteindre 84,6 millions de barils par jour (mbj) en 2009, soit 200.000 b/j de plus que prévu précédemment. L'AIE, qui représente les intérêts des pays consommateurs, revoit également en hausse sa prévision pour 2010: elle s'attend désormais à une demande de 86,1 mbj en hausse de 1,7% sur un an (contre +1,5% auparavant), reflétant "la vive activité économique" de certains pays émergents. Pour expliquer ce léger regain d'optimisme, l'AIE se réfère également au Fonds monétaire international (FMI) qui a relevé ses prévisions de croissance mondiale en 2010 (+3,1% contre 2,5% auparavant). "Les perspectives pour 2010 restent pleines d'incertitudes", relativise l'Agence. Dans le sillage de l'annonce de l'Opep, le pétrole a franchi la barre des 74 dollars pour le baril de WTI américain. Le baril de Brent de la mer du Nord s'échangeait, lui, contre 72,50 dollars. De son côté, le prix du panier pétrolier OPEP (OPEC Reference Basket of Crudes), enregistre une hausse de plus de un dollar environ lundi, et a de nouveau franchi la barre des 70 dollars le baril, a annoncé le cartel pétrolier dans un communiqué. Lundi le panier a augmenté de 1,20 dollar pour atteindre 70,06 dollars le baril contre 68,86 dollars le 9 octobre. S.G.