Il vient de souffler ses quatre bougies du haut de ses 686 km d'altitude. Alsat-1 est né à 7 h 10 un 24 novembre 2002 à Plessetsk, à 800 km de Moscou. Il pèse 100 kg et a clouté quelque 1,2 milliard de dinars à l'Algérie. Son nom de baptême est Alsat-1 en prévision d'un autre frère que l'on nommerait Alsat-2. Un autre satellite est en gestation et pourrait bien être arabe, puisque déjà en 2005, il avait été question de lancer un satellite arabe d'observation de la Terre lors du 17e sommet arabe. La rencontre des ministres arabes de l'Environnement aujourd'hui à Alger devrait permettre de revenir sur la question ou d'avancer sur le projet, indique une source proche du Conseil des ministre arabes et reprise par l'APS. Le directeur de l'Agence spatiale algérienne Azzedine Oussedik expliquait déjà, en marge d'une rencontre qui a eu lieu en juin dernier, que le projet d'un satellite arabe d'observation de la Terre « ouvrira plusieurs domaines de coopération arabe, renforcera les capacités du développement socio-économique et ouvrira des terrains d'application plus larges aux ingénieurs et spécialistes arabes ». Le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication avait rapporté tous les avantages que les pays arabes avaient de se concerter sur un tel projet. Le compte à rebours avait été lancé et devait s'arrêter 18 mois plus tard, selon le ministre de la Poste, M. Haïchour. C'est le temps imparti pour voir se concrétiser un projet d'une envergure de 50 millions de dollars pour la création de 3 satellites de 15 à 30 mètres. Quel intérêt pour l'environnement ? L'accès à ce type de technologies est d'un apport précieux. Faut-il vraiment approcher les étoiles pour mieux percevoir notre planète ou notre pays ? En quoi cette distance est-elle si bénéfique ? Qu'il s'agisse de Alsat-1 ou d'un éventuel satellite arabe pour l'observation de la Terre, la perception et la collecte d'informations homogènes sur de vastes étendues permettent de réaliser des documents à des échelles variants entre le 1/50 000e pour le satellite Landsat ETM+ et de 1/10 000e pour la nouvelle génération de satellites tel que Ikonos. Cela permet de connaître précisément la situation des ressources naturelles telles que l'étendue des terres agricoles, des forêts, des surfaces en eau et les zones urbaines. Ces observations peuvent permettre d'en connaître davantage sur l'écosystème forestier ou désertique, d'identifier les sources d'incendies de forêt et de lutter en définitive contre la désertification. Les images fournies par le satellite peuvent fournir des indications sur le secteur de l'aménagement du territoire mais également sur les ressources minières et pétrolières. Comment ça marche ? Il existe actuellement quelque 2500 satellites qui tournent autour de la Terre, mais les objectifs impartis à ces engins ne sont pas toujours les mêmes. Et même si leur physionomie diffère d'un satellite à un autre, comme pour une voiture, on retrouve des éléments en commun et nécessaires à leur fonctionnement. Hormis les instruments devant permettre d'assurer sa mission, un satellite fabrique sa propre énergie qui est fournie par des panneaux solaires. Il orbite entre 450 et 36 000 km d'altitude. Son déplacement est naturellement assuré par la gravitation, même s'il possède des moyens de propulsions pour effectuer des manœuvres orbitales. Un ordinateur assure la gestion et permet de communiquer avec le satellite. Celui-ci fonctionne grâce aux cellules photovoltaïques que ses panneaux solaires captent. Mais si l'énergie ne suffit pas parce qu'il voyage à une distance lointaine du soleil, l'apport en énergie est complété par des générateurs nucléaires.