Notre pays vient de se donner les moyens d'entamer une grande conquête. L'Algérie vient de se lancer avec succès dans la conquête spatiale. En effet, jeudi matin, le premier satellite Alsat-1 à partir du cosmodrome de Plessetsk, en Russie, a été lancé. Alsat-1, d'un poids de quelque 100 kg, a été lancé par une fusée-porteuse légère «Cosmos-3 m» exactement à 09h07, heure de Moscou (07h07 heure algérienne). La même fusée a également emporté le microsatellite russe «Mojaiets» et un instrument allemand dédié à une expérience spatiale relative au contrôle d'altitude des paramètres techniques du lanceur. Le lancement d'Alsat 1 s'est déroulé dans des conditions techniques favorables malgré des conditions météorologiques difficiles, selon un communiqué de la délégation algérienne présente à Plessetsk. La délégation algérienne, dans laquelle figurait notamment M.Azzedine Oussedik, directeur du Centre national des techniques spatiales (Cnts), les hautes autorités du commandement des forces spatiales russes, ont pris également part à cette opération, le directeur général du centre spatial de Surrey, le professeur Sir Martin Sweeting et les responsables scientifiques de l'organisme allemand en charge de l'expérimentation. Le lanceur «Cosmos-3 m» a été transporté la veille sur le pas de tir de Plessetsk avec à son bord les deux satellites algérien et russe. Alsat-1, qui avait été acheminé le 18 novembre dernier à Plessetsk, est un microsatellite d'observation de la terre (télédétection) et est destiné à fournir des images multispectrales d'une résolution de 32 mètres. En plus de ses missions nationales, Alsat-1 sera intégré à une constellation de sept microsatellites appartenant à la Chine, au Nigeria, au Royaume-Uni, à la Thaïlande, à la Turquie et au Vietnam, et qui sera dédié à la prévention et à la gestion des risques majeurs dans le monde. Le projet Alsat-1 a été développé en collaboration avec le centre spatial de Surrey du Royaume-Uni et a permis la maîtrise par une équipe de 11 chercheurs du Cnts de tout le processus relatif à la conception, au développement, à la réalisation des différents sous-systèmes composant Alsat-1, à leur assemblage, à leur intégration et à leurs tests. Par ailleurs, une équipe du Cnts assistée par deux spécialistes du centre spatial de Surrey s'attelle déjà à réaliser les différentes phases qui permettront d'établir la communication entre la station de contrôle et réception d'Arzew avec Alsat-1, selon le communiqué de la délégation algérienne. Le lancement du premier microsatellite algérien «Alsat 1», jeudi, marque l'aboutissement de plusieurs années de travaux et de recherche des équipes multidisciplinaires du Centre national des techniques spatiales (Cnts/Arzew) et le début d'un ambitieux programme national visant à faire du spatial un outil au service du développement scientifique. «Alsat 1» a coûté globalement 1,2 milliard de dinars. 2,5 autres milliards de dinars ont été dégagés dans le cadre du plan triennal de soutien au développement économique pour le projet de construction d'une Unité de développement de petits satellites (Udps), à Bir El Djir (Oran), infrastructure qui servira pour la construction du deuxième satellite «Alsat 2», entièrement algérien et plus développé. M.Azzedine Oussedik, qui souligne que «le microsatellite, qui nous permettra d'avoir une autonomie partielle en matière de données satellitaires, n'est pas une fin en soi car, il constitue un moyen pédagogique et d'acquisition de savoir-faire dans ce domaine». «Alsat » reflète enfin toute la volonté des pouvoirs publics à permettre aux universitaires et chercheurs algériens de maîtriser les technologies spatiales à des fins pacifiques et scientifiques, en consentant d'énormes efforts pour les doter en moyens permettant d'atteindre ces objectifs.