La date de l'événement culturel panarabe, qu'Alger s'apprête à accueillir, approche à grands pas et une bonne partie du peu d'infrastructures devant abriter les activités n'a pas encore été revue, sinon relookée. Nombre de salles de spectacles, dont dispose la capitale, font l'objet de restauration au moment où d'autres attendent leur tour avant de se parer de leurs plus beaux atours. Lors d'une soirée de spectacle, agrémentée mercredi dernier au TNA par l'Orchestre symphonique national, l'assistance a été surprise. Au beau milieu de la prestation musicale dirigée par le maestro Hacène Larbi et rehaussée par la cantatrice japonaise Mari Kobayashi, des gouttes d'eau de pluie commençaient à perler sur un jeune violoniste. Visiblement gêné, le musicien ne savait que faire : suivre la partition en supportant « l'injure » du temps ou se mettre à l'abri de la goutte qui suintait directement sur son épaule à partir de la fêlure du comble de l'antre du TNA ? L'infortuné instrumentiste sur scène avait un œil suspendu sur le pupitre et un autre rivé sur la calotte du plafond, avançant par ci, reculant par là pour éviter d'être incommodé par le filet d'eau. Il n'a dû son salut qu'à l'issue de la standing ovation suscitée par le beau final de l'ensemble orchestral. Soit. A un jet de pierre de la salle Mahieddine Bachetarzi, des travailleurs de Arts et Culture trempent dans un beau décor d'odeurs pestilentielles. Il s'agit des locaux de la médiathèque Bachir Mentouri (ex-Pichon), qui, depuis deux mois, sont envahis par des eaux usées, suite à un éclatement de canalisation. Le hic est que les services concernés, relevant de la wilaya, n'ont pas encore jugé bon d'engager des travaux, laissant leur personnel patauger dans cette fange nauséabonde qui déborde sur la chaussée. Une situation qui, il va sans dire, n'est pas sans causer un problème de santé publique. Piètre constat en tout cas pour une mégalopole qui se prépare à donner le coup de gong pour un événement qui mobilise, apprend-on, près de 600 milliards de centimes.