Mascate, la coquette capitale omanaise, qui abrite cette année l'Année de la culture arabe, s'apprête à éteindre les lampions sur la manifestation avant de passer le relais à Alger dans quelques semaines, une ouverture poussée, officiellement, au 12 janvier 2007. La ville d'Ibn Mezghenna se donne les moyens pour se mettre sur son trente et un et accueillir les hôtes de 18 pays arabes défection de quatre Etats l'espace d'une année. Si sur le plan des festivités, le commissaire et les responsables chargés de l'événement annoncent un programme étoffé dans les différents volets culturels, l'on s'interroge sur les délais de la mise en boîte de certaines œuvres audiovisuelles dont à peine le quart est en cours de réalisation. Alors que la ministre de la Culture n'a pas manqué d'exhorter les réalisateurs de longs métrages à « pondre » leur produit avant décembre 2007, ceux-ci semblent prendre leur mal en patience en tablant sur la mobilisation de ressources financières de potentiels intervenants comme la télévision et autres sponsors qu'il faudra débusquer. Côté infrastructures devant abriter les activités, l'heure ne suscite pas à l'optimisme, car, sans être un rabat-joie, il faudra un miracle pour que la salle de spectacle de 12 000 places voie le jour en 2007, a fortiori lorsque le début de chantier d'une telle réalisation ne sera lancé, apprend-on, que l'année prochaine. Pourquoi avoir attendu tout ce temps pour doter une capitale d'une salle digne de son nom, sachant qu'Alger était désignée en 2002 (dixit Lamine Bechichi) pour abriter un aussi grand, long et coûteux événement ? A croire que nous nous évertuons à cultiver le réflexe d'une gestion de dernière minute, celle qui consiste à faire dans le bruyant remue-ménage, surtout lorsqu'on constate le branle-bas de combat en ce mois de décembre de certains Epic chargés de donner un look moins morose à la capitale. « Se préparer à l'avance, avant le jour J, ne semble pas être notre fort », me lance un ami. Dans la foulée, plusieurs salles font l'objet de réfection, (Atlas, Ibn Khaldoun) alors que d'autres espaces sont carrément fermés. S'il est vrai qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire, il serait meilleur de faire les choses en leur temps. Même si l'événement n'est pas une fin en soi.