Le journaliste du quotidien arabophone El Djazaïr News, Salah Mokhtari, a été arrêté, lundi soir, par la police à Médéa pour un délit de presse. Il a été par la suite transféré vers le commissariat de la ville de Aïn Defla où il devait passer la nuit. Selon nos sources, le journaliste d'El Djazaïr News doit être transféré, aujourd'hui, à Sig (wilaya de Mascara). Selon un communiqué de ce quotidien, notre confrère a été arrêté à Médéa, où il s'était rendu en mission. « Salah Mokhtari a été arrêté par la police judiciaire de cette wilaya au niveau de l'auberge Dar Echabab de la ville de Médéa. La police l'avait interpellé vers 23h et il a été présenté aujourd'hui (mardi) au procureur de la République près la cour de Médéa », a précisé le document. Motifs : la police, ont indiqué les responsables d'El Djazaïr News, a informé le journaliste qu'il faisait objet de quatre mandats d'arrêt qui datent de 2004 et 2005 pour des articles publiés sur les colonnes du journal El Kawalis, où il travaillait durant la période en question. Des articles « diffamatoires », lui aurait-on signifié. « Il y avait quatre mandats d'arrêt à son encontre provenant respectivement du tribunal de Sidi M'hamed (Alger) en décembre 2004 (1 mandat), du tribunal de Sig (1 mandat) et deux autres ont été ordonnés par le tribunal d'Es Senia (Oran) en 2005 », lit-on encore dans le communiqué. Le paradoxe, précise-t-on, est que le journaliste ignorait qu'il avait été poursuivi en justice dans la mesure où il n'a reçu aucune convocation de la part de ces tribunaux. « Le procureur de la République et la police ne l'ont pas informé des raisons pour lesquelles il a été poursuivi. Mais Salah Mokhtari estime que ces actions judiciaires pourraient avoir une relation avec ses articles de presse parus dans l'hebdomadaire El Kawalis et qui traitaient de la corruption et la dilapidation des deniers publics », a ajouté la même déclaration. Salah Mokhtari n'a-t-il pas été donc bénéficiaire des deux grâces présidentielles décidées en mai et juillet 2006 ? Pour quelles raisons ? On n'en sait rien pour le moment. El Djazaïr News « dénonce » cette arrestation qu'il considère comme un « harcèlement » à l'encontre de son journaliste et demande sa libération immédiate. Le journal lance également un appel à l'adresse des responsables du secteur de la communication pour agir afin de mettre un terme à la criminalisation des délits de presse. Pour sa part, le Syndicat national des journalistes (SNJ) s'est dit « outré » par cette arrestation et exige la libération sans plus attendre de Salah Mokhtari. Cette affaire, a souligné le SNJ dans un communiqué rendu public hier soir, réduit la grâce présidentielle de juillet dernier à sa réelle signification : « Une annonce de conjoncture sans le moindre effet. » « Le syndicat qui fait de la liberté d'expression l'une de ses raisons d'être dénonce vigoureusement cette arrestation. » Ce dernier s'engage en outre à prendre en charge cette affaire jusqu'à la libération de Salah Mokhtari et la décriminalisation des délits de presse.