Arrêté depuis cinq jours à Médéa, le journaliste du quotidien arabophone El Djazaïr News, Salah Mokhtari, est encore entre les mains de la police. Selon les responsables de cette publication, le journaliste a été transféré hier soir vers Oran où il sera présenté au juge d'instruction. Pour rappel, Salah Mokhtari a été informé par la police, au moment de son arrestation lundi 18 décembre, qu'il faisait objet de quatre mandats d'arrêt, prononcés contre lui en 2004 et 2005 par des tribunaux d'Oran, de Sig (Mascara) et de Sidi M'hamed (Alger). Au moment où nous mettons sous presse, on ne sait pas encore qui a déposé plainte contre lui et pour quelles affaires. Mais selon l'employeur, il s'agirait d'une affaire de diffamation. Par ailleurs, réagissant à un article paru dans le quotidien El Khabar, traitant Salah Mokhtari d'« escroc professionnel », une soixantaine de journalistes ont signé hier une pétition dans laquelle ils livrent leurs témoignages et nient catégoriquement les faits qui lui sont imputés. Selon les signataires de cette pétition, Salah Mokhtari « n'est pas un escroc professionnel », mais un journaliste « honnête qui a exercé dans plusieurs hebdomadaires et quotidiens nationaux sans que sa réputation soit remise en cause ». Selon eux, Salah Mokhtari était, certes, dans les rangs de l'ANP avant d'être mis à la retraite anticipée suite à un accident de travail, en 1997. « Il a également publié un livre intitulé Des espions en mission secrète (...) Salah Mokhtari a fait beaucoup de recherche dans le domaine de l'histoire et il a été le premier à soulever l'affaire Zendjabil se rapportant au trafic de drogue », lit-on dans la déclaration des confrères qui demandent aux autorités concernées de libérer le journaliste pour qu'il puisse se défendre en dehors de la prison.