Quartier populaire et populeux, Sidi Amar n'est plus aujourd'hui qu'un immense bourg incrusté d'un amas de taudis où s'additionnent misère et désolation. De l'avis de nombreux habitants de ce quartier campé sur le flanc droit de la route d'Oran, artère principale de la ville par où défilent quotidiennement des centaines de véhicules, Sidi Amar est un quartier que les responsables locaux « feignent » d'oublier malgré la densité de sa population et de ses difficultés. C'est que dans ce quartier défavorisé, l'on ne s'aperçoit des ratages en matière d'aménagement urbain qu'une fois les premières averses sont au rendez-vous. Pour preuve, les dernières précipitations ont transformé cette partie de la ville, aux venelles encombrées, en zone inaccessible. « Avec les dernières pluies, on patauge dans la boue à longueur de journée et l'on ne sait quel chemin prendre pour sortir du quartier », se désole un quinquagénaire qui réside depuis toujours à Sidi Amar. Les lettres et pétitions adressées au maire pour la réfection et la rénovation des ruelles, serties de nids de poules, au nombre incalculable, n'ont trouvé aucun écho, ajoute t-il. « Cela fait presque 3 ans qu'on nous a promis le bitumage des rues et ruelles, et l'on attend toujours », s'offusque notre interlocuteur. Invité hier sur les ondes de la radio locale, pour s'expliquer sur les retards en matière d'aménagement du quartier de Sidi Amar, le directeur de l'Urbanisme (DUC) a indiqué que des travaux d'amélioration urbaine devront être lancés incessamment par la municipalité. Lourd quotidien « Une opération visant à restructurer entièrement le quartier a été inscrite et doit être lancée avec la contribution des services concernés au niveau de l'APC de Sidi Bel Abbès », assure Bensmail Ahcen qui a précisé que l'opération de bitumage a été confiée à une entreprise étatique, en l'occurrence la SPISME. En attendant le lancement de ces travaux, il est clair que la prise en charge des préoccupations élémentaires et non moins vitales des habitants de Sidi Amar constitue un vecteur améliorant d'un lourd quotidien marqué par des fléaux sociaux persistants, à l'instar des autres centres urbains de la cité de la Mekerra. Reste à savoir, enfin, si cette « volonté » de bien faire de la part des pouvoirs publics, même au ralenti, va-t-elle se prolonger dans le temps et s'étendre à toute la ville.