Exotique, la Martignia Probofcidae ne l'est pas seulement par son nom latin si difficilement assimilable, mais également par son aspect de plante venant de pays tropicaux. En effet, si la Martignia Probofcidae ressemble, en tant que plante rampante, au melon ou à la pastèque, par son fruit tant qu'il est vert, elle évoque le cornichon. D'ailleurs, elle est comestible. Mais une fois sec, le fruit prend un aspect étrange. D'abord, cet aspect est bistré et parce que couvert de petits piquants, l'animal auquel il fait penser est naturellement le hérisson, mais un petit hérisson de 10 cm environ et ne pesant pas plus de 200 g. Retournez maintenant le fruit et vous aurez un oiseau : l'oiseau-lyre. Faites ensuite abstraction des deux pédicules qui s'enroulent autour du corps du fruit, sous forme de cornes, lesquelles cornes évoquent vaguement celles d'un zébu et on aura quelque poisson, surtout à cause de l'« épine dorsale » hérissée de piquants s'apparentant eux-mêmes à des arêtes. Exposé sur un meuble administratif d'un service de la DSA, ce fruit frappe par cet aspect qui l'apparente soit à un hérisson soit à un poisson, lui-même inconnu. En vérité, cette petite curiosité botanique nous vient de Ras Bouira. Elle a suscité une vive curiosité chez les agriculteurs de ce lieudit Ouled Belham, à Ras Bouira, lorsqu'ils l'ont découverte mêlée à leurs céréales dans les champs. alors ils ont présenté quelques fruits de cette plante à la DSA qui, par l'intermédiaire de ses services concernés, a envoyé un échantillon à l'Institut national de protection des végétaux. Au terme d'une courte recherche, l'institut communique au service agricole le nom et l'origine de la plante : Martignia Probofcidae des régions chaudes d'Amérique. Comment la graine noire, de la grosseur d'un pois, est-elle arrivée chez nous et plus spécialement à Bouira ? On suppose qu'elle a fait le même voyage que la semence importée, mêlée à celle-ci. Quel sera le destin chez nous de cette plante déclarée comestible et qui s'aclimate si bien chez nous.