Un vieil homme mordu à la main par son âne s'est précipitamment présenté à la polyclinique pour des soins. Ce dernier, la soixantaine, très effrayé par ce qui lui est arrivé, le visage totalement démonté, explique au médecin traitant que son baudet était en proie à une excitation inhabituelle, voire même très inquiétante. Sous les directives de la wilaya, l'alerte rouge fut immédiatement déclenchée, une équipe composée de médecins, de vétérinaires et d'éléments de la protection civile et de la sûreté a rejoint les lieux pour s'enquérir du cas. Mais entre temps, sous l'effet d'une intense agitation suscitée par la maladie, l'âne s'était détaché et avait pris la fuite. Par le plus pur des hasards, nous avons eu l'occasion d'assister à une battue, organisée par une vingtaine de personnes, pour débusquer cet animal. C'est dans la nuit, vers 21 heures, à la lumière des lampes et des phares de voitures que la bête a été enfin découverte dans la steppe et tuée par balles. En vue de l'expédier à l'institut Pasteur, seul habilité à confirmer ou à infirmer s'il s'agit réellement de la rage, la tête de l'animal a été tranchée par les vétérinaires. Le corps a été incinéré sur place et profondément enterré dans un fossé excavé par une pelleteuse. Dès lors, des instructions fermes ont été données pour que tous les animaux errants soient rapidement et systématiquement capturés et mis en observation par les vétérinaires. Une attention particulière sera accordée aux chiens qui généralement sont l'espèce la plus sensible au virus rabique qui peut tuer l'homme.