Le tribunal de Tipaza avait consacré les journées de mercredi et jeudi derniers au traitement de l'affaire des 17 milliards de centimes de la poste de Tipaza, qui avait été découverte au cours du premier semestre. Une assistance nombreuse était présente durant cette audience marathon. « Détournement de fonds publics, corruption et faux et usage de faux sur les documents comptables », tels sont les griefs retenus par le parquet à l'encontre des accusés et certains témoins, en I'occurrence le receveur principal de la poste, le caissier principal, le directeur de I'agence BDL de Tipaza, deux entrepreneurs du secteur de l'hydraulique, dont l'un demeure toujours en fuite, et trois autres commerçants, dont l'un est le frère du P/APC de Tipaza. Le tribunal avait requis une peine de prison ferme à l'encontre des deux fonctionnaires d'Algérie Poste, du directeur de l'agence BDL de Tipaza et des deux entrepreneurs du secteur de l'hydraulique, avec une amende d'un million de dinars infligée à chacun d'eux en plus de la saisie des biens et matériels. Le magistrat a proposé une peine de 7 ans de prison ferme et une amende pour des commerçants impliqués dans cette affaire. Quant à la partie civile, elle avait exigé la récupération de la somme détournée qui s'élève à plus de 17,5 milliards de centimes et des dommages et intérêts d'un montant de 25 milliards de centimes. Une vingtaine d'avocats se sont relayés pour défendre leurs clients. La présidente du tribunal avait confondu l'ensemble des accusés et les témoins, y compris le trésorier de la wilaya de Tipaza, pour faire toute la lumière sur les mécanismes utilisés qui avaient engendré ce détournement de milliards de centimes. La présidente du tribunal avait insisté devant les prévenus qu'il s'agit de l'argent public et son utilisation de cette manière est illégale. Les accusés qui se sont relayés à la barre se sont désengagés des responsabilités liées à ce détournement et chacun jetait la balle à l'autre, tout en expliquant aux magistrats les méthodes de gestion, depuis des années sans avoir volé d'argent. Des arguments qui n'ont pas convaincu les magistrats du tribunal de Tipaza, tandis que la défense avait exigé la présence à l'audience de l'entrepreneur qui est en fuite et qui serait à l'origine de cette malversation. Le verdict est attendu pour mardi. Cette affaire avait défrayé la chronique durant l'été dernier. Un mouvement de plusieurs centaines de millions de centimes avait été relevé, sans qu'aucune taxe apparaisse, tandis qu'une inspection inopinée avait permis la découverte du pot aux roses et des chèques bancaires en rétention à la caisse. Une aubaine pour les bénéficiaires de ces milliards de centimes.