La brigade économique et financière du service de la police judiciaire de la sûreté de wilaya de Tipaza vient de faire tomber dans ses filets des cadres du ministère des Finances, pris en flagrant délit de corruption. Présentés et auditionnés par le magistrat du tribunal de Koléa, l'inspecteur chargé du contrôle des banques a été écroué au même titre que deux gestionnaires d'un parc de récupération de métaux ferreux et non ferreux, situé à Chaigh (daïra de Koléa), tandis que le directeur des Domaines de la wilaya de Tipaza et ses deux incontournables chefs de service ont été laissés en liberté provisoire. Demain, cette affaire de corruption sera traitée par le tribunal de Koléa. Le pot aux roses n'a pu être découvert que grâce à la collaboration discrète du citoyen victime du mépris de l'administration des Domaines de la wilaya de Tipaza, depuis des mois, avec les éléments du service de la police judiciaire de la sûreté de wilaya de Tipaza. Il y a lieu de signaler que le directeur des Domaines, comme nous l'avons souligné dans nos précédentes éditions, bénéficiant sans aucun doute de solides soutiens au niveau de sa tutelle, est à la tête de cette administration du secteur des finances depuis bientôt… une décennie. C'est le doyen des directeurs de l'exécutif. L'affaire a commencé lorsque le citoyen n'arrivait pas à résoudre son problème au niveau de la direction des Domaines de la wilaya de Tipaza, en dépit de ses incessants va-et-vient, pour l'obtention de son document de « cette citadelle impénétrable ». Son dossier traînait depuis des mois dans les méandres de l'administration des Domaines, jusqu'au jour où l'opportunité s'était présentée à lui, par l'intermédiaire de cet inspecteur chargé du contrôle des banques, qui avait des liens étroits avec l'indétrônable directeur des Domaines. Les deux gérants du parc de récupération des métaux ferreux et non ferreux de Chaigh connaissent parfaitement le cadre du ministère des Finances. Les deux commerçants avaient fait savoir au citoyen victime que son problème administratif pouvait être réglé s'il payait la somme de 500 000 DA (50 millions de centimes). Le citoyen ne possédant pas cette somme, avait négocié le montant du pot-de-vin pour se mettre d'accord sur la somme de 200 000 DA (20 millions de centimes). La remise de l'argent devait s'effectuer au sein du parc de récupération à Chaigh, une petite cité rurale implantée entre Bou Ismaïl et Koléa. Le citoyen a décidé d'informer les policiers. Selon les enquêteurs, l'inspecteur aurait informé la direction des Domaines de la wilaya de Tipaza que le citoyen allait régler la somme d'argent comme cela avait été convenu. La direction des Domaines, comme par enchantement, assainit le dossier et signe le document relatif à une terre agricole d'une superficie de 1250 m2 au bénéfice du citoyen « méprisé », le 28 avril 2007. Le rendez-vous avec l'inspecteur chargé du contrôle des banques, avec la complicité des deux commerçants du parc de récupération des métaux ferreux et non ferreux, était fixé au lendemain de la signature du document, le 29 avril 2007. Après autorisation du procureur de la République, les éléments de la brigade économique et financière de la sûreté de wilaya n'avaient aucune peine pour surprendre en flagrant délit de corruption le cadre et le cueillir avec 3 millions de centimes en sa possession, car les 17 millions devaient lui être remis plus tard. La question qui se pose aujourd'hui chez de nombreux citoyens, combien de dossiers ont-ils été réglés de cette manière depuis des années, mais étrangement, les projets inhérents aux équipements publics, notamment le programme de logement inscrit pour la wilaya, enregistrent des retards considérables justement à cause de la lenteur bureaucratique de l'administration des Domaines de la wilaya de Tipaza. Une situation qui provoquait l'ire du chef de l'exécutif de la wilaya à chacune de ses sorties de travail et d'inspection au niveau des communes.