Suspense intenable, situation kafkaïenne des familles éligibles aux 185 logements sociaux collectifs du fameux lotissement Benmahdjoub, sis à la sortie ouest de la ville de Mila, c'est pourtant le moins qu'on puisse dire, surtout qu'une tranche de 40 unités sur une liste initiale de 131 logements, ont été attribuées en 2004. Vers le mois d'octobre de la même année, néanmoins, ladite liste sera bloquée au niveau de la commission de recours de la wilaya suite à l'apparition de très nettes fissurations sur les façades de certains bâtiments à cause, semble-t-il, d'un phénomène de glissement de terrain qui « aurait affecté l'ensemble du site d'implantation consécutivement aux rigoureuses intempéries survenues durant cette période ». Depuis lors, le sort des « malheureux élus » aux toits convoités, n'a fait que s'étirer au gré des échéances et des commissions techniques qui se sont succédé au chevet des habitations présentant des risques quant à leur occupation. En tout état de cause, les expertises du laboratoire national de l'habitat et de la construction d'Oum El Bouaghi, intervenant dans le volet géotechnique, relayé par le CTC-Est de Constantine, pour ce qui est de la structure bâtiment, concluront irrémédiablement à l'invalidité de 20 logements situés au rez-de-chaussée, nous a indiqué l'ex-DG de l'OPGI. Toujours selon le même interlocuteur, « la technique de confortement des immeubles par pose de voiles périphériques en béton armé à une profondeur de 10 à 15 m et le recours au drainage intensif en temps sec permettront de stabiliser définitivement les sols et, par voie de conséquence, consolider la structure des bâtiments affectés ». Un black-out asphyxiant En se murant dans un silence radio total, les services concernés ont, pour le moins, ouvert la voie aux spéculations les plus saugrenues, attisant ainsi le désarroi et l'impatience des bénéficiaires. De guerre lasse et face aux rumeurs les plus pessimistes colportées par la vox populi quant à la « non habitabilité » de l'ensemble de la cité, les postulants aux logements en question déchanteront et se résigneront à leur triste sort. Le néo-locataire de l'OPGI, Tahar Ziani, n'y va cependant pas dans le même sens, disant : « Certes les lézardes apparues sur certains blocs ont rendu impérative la mise en œuvre de techniques de pointe garantissant le confortement et la stabilité des sols, et partant, la sécurisation des locataires, mais, cela ne veut pas dire pour autant que les autres blocs présentent des risques concernant leur occupation. » D'ailleurs, renchérit-il, « nous avons établi des contacts et pris toutes les dispositions nécessaires dans le but de relancer et de réactiver l'examen et l'étude des dossiers au niveau de la commission de logements de la daïra et la commission de recours de la wilaya ». Ce qui, de l'avis du premier responsable de l'OPGI, laisse entendre que l'attribution définitive des logements restants, soit près de 165, « ne serait plus qu'une question de temps ». C'est tout le mal qui puisse arriver aux futurs attributaires après cette longue et éprouvante traversée du désert.