En tous les cas, le silence olympien et le manque d'information concernant le devenir des 185 logements sociaux collectifs réalisés par l'OPGI au niveau du lotissement Benmahdjoub, à la sortie ouest de la ville de Mila, font les choux gras de la rumeur locale qui en multiplie les supputations et les spéculations. Pour rappel, les fameux 185 logements qui tiennent en haleine les candidats éligibles au toit tant désiré sont implantés sur un site à forte instabilité des terrains, aggravée, semble-t-il, par les importantes précipitations de l'hiver dernier. L'on avance même l'attribution d'un premier quota de 40 logements, il y a plus d'une année, sur une liste initiale de 131 bénéficiaires, établie par la commission communale. Fort heureusement, ladite liste restera bloquée au niveau de la commission de recours de wilaya, suite à l'intervention, en novembre 2004, des services techniques qui enjoindront stricto sensu aux autorités locales d'ajourner l'attribution en raison de l'apparition d'importantes fissurations et détériorations sur les façades de certains blocs. Du coup, c'est la question qui brûle les lèvres qui est remise au goût du jour : y a-t-il eu étude de sol et respect rigoureux des paramètres de construction ? Le directeur général de l'OPGI, les responsables du CTC, le DLEP et le DUC affirmeront lors d'une conférence de presse que ces mesures ont été scrupuleusement observées et qu'il s'agit là « d'imprévu » et de cas de force majeure. Depuis lors, il a été décidé que des analyses et des études, dont les conclusions ne dépasseraient pas mars 2005, seront mises en branle à l'effet d'apporter les correctifs permettant la consolidation et le raffermissement des ouvrages au niveau des bâtiments qui présentent des malformations. Rencontré le directeur de l'OPGI, Dorban Benalel, nous confirmera les désagréments et les carences relevés au niveau des 185 logements. « A vrai dire, le terrain ne se prêtait pas à une urbanisation aussi massive et dense et il y a lieu en premier de procéder à un reprofilage du terrain », nous dira-t-il en substance. Les travaux de confortement ont été confiés au laboratoire national de l'habitat (antenne d'Oum El Bouaghi) ainsi qu'au contrôle technique de la construction (CTC est de Constantine). Il sera, en ce sens, procédé au clouage par pieu d'une dizaine de mètres de profondeur, tout le long des bâtiments pour stabiliser le terrain, en plus du confortement des rez-de-chaussée par voile périphérique et, enfin, le drainage des eaux superficielles et souterraines. Quant à l'expertise finale, elle sera confiée au Centre national de génie parasismique. Le temps que les opérations de rectification et de correction architecturale fassent leur œuvre, la vox populi aura de son côté donné libre cours à toutes ses élucubrations fantaisistes. Les très controversés 40 logements et, accessoirement, le restant de la cité des 185 logements sociaux collectifs seront-ils attribués un jour ? Aux responsables concernés d'éclairer l'opinion publique.