La joie des bénéficiaires des 185 logements sociaux collectifs du lotissement Benmahdjoub, à la sortie ouest de la ville de Mila, réalisés par l'OPGI pour une autorisation de programme (AP) de 2 milliards de dinars, aura été de courte durée, suite à l'apparition d'importantes fissurations sur les façades de certains blocs dues à un glissement de terrain qui est venu tout remettre en cause. Des rumeurs persistantes, quant à la fragilité de l'ensemble du site d'implantation de la cité, confortées par le retard proverbial des expertises techniques devant fixer le sort des autres immeubles mis en stand-by, auront suffi à installer le doute parmi les « malheureux » élus aux logis tant convoités et voilà que leurs espoirs se sont mis à fondre comme neige au soleil. Pourtant tout a bien commencé avec l'attribution, il y a prés d'une année et demie, de 40 unités sur une liste initiale de 131 bénéficiaires dégagée par la commission communale puis bloquée au niveau de la commission de recours de wilaya à cause de l'histoire que tout le monde a appris par cœur à présent. Il est à souligner pour rappel que le laboratoire national de l'habitat et de la construction d'Oum El Bouaghi agissant dans le volet géotechnique et le CTC-est de Constantine, concernant la partie structure bâtiment, ont conclu l'été dernier à l'invalidation de 20 logements situés au rez-de-chaussée. Lesquels logements, et c'est là justement le « grand » hic de la question, seraient, à en croire des sources insistantes, voués à la démolition. Questionné à ce juste propos, Dhorban Benalel, directeur général de l'OPGI, ne confirme pas explicitement cette issue, mais considère d'un point de vue purement technique qu'« il est encore précoce de parler de destruction ». « Nous serons définitivement fixés sur le sort de ces logements vers la fin du mois en cours », ajoutera-t-il. Le temps que la commission ministérielle ad hoc livrera les conclusions de l'expertise finale. Il demeure de l'avis de notre interlocuteur que la technique de confortement des bâtiments par pose de voiles périphériques en béton armé à une profondeur de 10 à 15 m et les travaux intensifs de drainage en temps sec permettront d'une manière définitive à stabiliser les sols, et partant, consolider la structure des immeubles. Or force est de constater que même cette perspective pour laquelle des fiches techniques ont été introduites auprès du ministère de l'Habitat reste tributaire de la libération des crédits nécessaires qui sont à l'heure qu'il est au stade de la profession de foi. Il n'est dès lors pas déplacé d'induire que les ultimes espoirs des prétendants aux 185 logements sociaux sont en train de se volatiliser. Leur attente dure depuis bientôt deux années, alors qu'ils continuent de vivre le mythe de Sisyphe, d'autant plus que les possibilités de recasement sont inexistantes en l'absence d'un programme de logements sociaux.