Le procès Khalifa aura lieu lundi 8 janvier 2007 au tribunal criminel de Blida, a-t-on appris de source judiciaire. Programmée parmi les premières affaires de la prochaine session criminelle, qui débutera la première semaine de janvier 2007, cette affaire ne concerne que la gestion de la caisse principale de la banque El Khalifa et les placements des fonds des sociétés publiques. La programmation intervient après la notification mercredi dernier par la Cour suprême du rejet des pourvois en cassation introduits par les avocats. Par cet arrêt, la Cour suprême a confirmé l'ordonnance de la chambre d'accusation près la cour de Blida. De nombreux avocats ont été « surpris » par le rejet de leurs pourvois et des délais qu'ils ont demandés pour examiner les dossiers de leurs mandants. Certains ont dénoncé « la célérité » avec laquelle cette haute juridiction a statué sur le dossier et surtout « l'ingérence » du ministre de la Justice, à travers ses déclarations publiques annonçant la tenue du procès avant la fin de l'année en cours. Par contre, beaucoup d'entre eux se sont abstenus de faire état de leur réaction estimant qu'« il est de notoriété de ne jamais commenter une décision de justice à partir du moment que les voies de recours existent et que, de surcroît, personne n'a lu le contenu de l'arrêt lequel a été notifié à la cour de Blida, mercredi en fin de journée ». Il est important de signaler que plusieurs avocats avec lesquels nous nous sommes entretenus ont estimé que cette affaire risque de connaître les mêmes péripéties que celles connues par l'affaire de la BCIA, dont le procès, prévu pour le 26 janvier 2007, risque d'être renvoyé encore une fois. Des sources proches de la Cour suprême ont indiqué, pour leur part, que cette institution ne statue que sur la forme, c'est-à-dire qu'elle veille au respect de la procédure et n'intervient jamais dans le fond. « La loi nous donne un mois après la notification pour renvoyer le dossier devant la cour. C'est ce que nous avons fait. Il est vrai que certaines convocations nous sont revenues, mais nous avons chargé la police judiciaire de vérifier les adresses. Celles-ci n'étaient pas conformes. Raison pour laquelle peut-être que les convocations ne sont pas arrivées à la bonne adresse. » Notre source a indiqué que la Cour suprême, quand il s'agit de personnes en détention provisoire, fera en sorte que ses réponses ne dépassent jamais le délai prévu par la loi, à savoir un mois. « Il s'agit de permettre à ceux qui sont en détention provisoire de bénéficier au plus vite d'un procès », a-t-on expliqué. En tout état de cause, notre source a indiqué que le tribunal criminel a « toute latitude d'exiger la présence de tous les témoins, demander une enquête complémentaire ou décider de toute mesure jugée nécessaire pour l'éclatement de la vérité. Il peut même ne pas se baser sur l'instruction et se limiter uniquement au débat lors de l'audience. Ce qui peut changer toute la donne de l'affaire ». Quoi qu'il en soit, ce procès n'est que la première partie de ce grand scandale qui a défrayé la chronique et qui dépasse les frontières algériennes. Quatre autres dossiers sont en cours au niveau du parquet de Blida. Il s'agit de Khalifa Airways, de l'importation des deux stations de dessalement d'eau de mer, des transferts illicites de devises et de l'achat des actions par le groupe Khalifa.