Les trois familles qui habitaient les logements de fonction du lycée Cheikh Ahmed Hocine à Verte Rive, commune de Bordj El Kiffan, refusent d'y revenir. La raison en est l'état plus que désolant dans lequel se trouvent ces logements. D'ailleurs, des cinq familles qui les occupaient depuis plus de 20 ans, il n'en reste que trois. Les deux autres occupants ont préféré quitter ces appartements. « L'un des occupants, n'en pouvant plus, a quitté les lieux, suivi peu après par une occupante qui venait de divorcer », assurent les résidants. Suite au tremblement de terre de mai 2003 qui a affecté grandement leur structure, les familles ont été relogées, au début du mois d'octobre 2003 à titre provisoire dans des chalets. « Nous avons été relogées dans les chalets du site Abella par décision des services de la wilaya d'Alger. Ceux-ci nous ont assuré que nous serons bénéficiaires de logements dans les 18 mois suivant notre installation », attestent les habitants. Ces sinistrés assurent que les services du CTC sont catégoriques concernant l'état de leurs logements. Pour eux, ces services, venus expertiser au lendemain du sinistre les logements, les ont classés dans la catégorie rouge 5 en les dissuadant de les occuper de nouveau. Ce n'est qu'en mars 2006 qu'un entrepreneur a été engagé par les services de la wilaya pour réhabiliter les logements. Aucun des entrepreneurs sollicités auparavant n'a accepté de « rafistoler » la structure en raison de l'impossibilité avérée de la réhabiliter. D'ailleurs cet entrepreneur « téméraire » a décampé après avoir fait un travail bâclé au bout de quelques mois. « La structure n'en est, après son passage, que plus affectée. Seules les poutres ont été renforcées. Des brèches courent tout au long des murs », s'indignent les protestataires. Pour ces résidents, qui désespèrent à trouver une solution idoine à leur problème, le tremblement de terre n'a fait qu'accentuer l'état de délabrement dans lequel se trouvaient depuis longtemps ces logements situés à quelque 30 mètres de la plage Verte Rive. La proximité de la mer a eu un effet dommageable sur ces habitations bâties il y a plus de 20 ans. « Nos familles n'y étaient pas exemptes puisque nos enfants se trouvent atteints de maladies respiratoires aiguës. Le séisme qui a frappé de plein fouet la région nous a pris de cours puisque des correspondances, exposant le problème de ces logements de fonction, ont été envoyées à maintes reprises aux administrations concernées. Celles-ci semblent se complaire dans un silence pesant », s'insurge l'un des sinistrés. Dans une lettre adressée au wali délégué de Dar El Beïda, les familles rappellent qu'aucune d'elles n'a bénéficié de décision de relogement dans les chalets. De plus, les fonctionnaires sont tous au seuil de la retraite, ce qui accentue davantage leur désarroi. « Nos demandes de réintégration dans la formule du logement social n'ont pas trouvé d'écho favorable », affirment nos interlocuteurs. Pourtant, le directeur du logement, M. Smaïl, qu'ils disent avoir rencontré, lors d'une émission radiophonique le 22 février 2006, se serait engagé à prendre au sérieux les doléances des sinistrés. « Des enregistrements sont toujours là pour corroborer nos dires. Le directeur nous a promis que notre problème trouvera une solution dans les trois semaines suivant l'entretien. Depuis, on n'a rien reçu de la part des responsables de la wilaya. Aussi, la tutelle (le ministère de l'Education) ne semble pas prêter une oreille attentive à nos problèmes », concluent, indignés, nos vis-à-vis.