Avec plus de 10 000 fosses septiques, Bordj El Kiffan détient un drôle de record de commune la moins assainie du pays. Une amère réalité qui préoccupe la municipalité au plus haut point. Par sa proximité de la capitale et sa position sur l'un des plus importants axes routiers, cette commune est devenue, en l'espace de deux décennies, l'éldorado des fous du foncier. Les facilités, souvent étonnantes, accordées dans l'acquisition de terrains ont, en effet, encouragé des milliers de familles à s'y installer. La première conséquence est qu'aujourd'hui Bordj El Kiffan est confrontée à un essor démographique dépassant ses capacités. Près de 150 000 habitants y vivent, selon l'APC. Déclarée sinistrée au lendemain du séisme de mai 2003, la commune est actuellement aux prises avec des problèmes que son budget ne peut régler, à savoir les routes et le réseau d'assainissement. Un vrai casse-tête chinois. Un tour à l'intérieur des lotissements nous renseigne sur les difficultés que rencontrent les habitants dans leurs fréquents déplacements. Que ce soit à Kaïdi, Ras Souta, Bensedouane, Bateau cassé, Stamboul ou encore plus loin vers Verte Rive, l'état des routes est lamentable. En été, le moindre vent ou le passage d'un véhicule soulève un nuage de poussière suffocante. Durant la saison des pluies, les routes se transforment en mares et bourbiers. “C'est un calvaire pour nous et nos enfants. Pour aller au travail ou à l'école en hiver, il faut s'adonner à un véritable slalom. Les véhicules sont soumis à rude épreuve. L'été, nous sommes obligés d'arroser constamment devant nos maisons pour atténuer quelque peu la montée de la poussière”, déclare un habitant. L'assainissement, un autre problème M. Slimane Hocine, vice-président de l'APC, qui reconnaît qu'en effet, l'état des routes n'est pas beau à voir, explique toutefois que la prise en charge de ce volet dépasse les moyens de la commune. “Dans le meilleur des cas, le budget communal ne dépasse pas 22 milliards de centimes. Comment voulez-vous que nous puissions goudronner les routes quand on sait que le kilomètre de bitume revient à près de 3 milliards de centimes ? Il serait souhaitable que les habitants apportent une petite contribution. Je trouve que quelqu'un qui a construit une villa pour plusieurs centaines de millions peut bien faire un petit sacrifice dans l'intérêt général.” Cependant, si la remarque du vice-président tient la route, qu'en est-il du réseau d'assainissement qui fait cruellement défaut quand on sait que la commune est truffée de plus de 10 000 fosses septiques ? A Stamboul I, II et III, où la concentration de ces fosses est enregistrée, la situation est alarmante, voire grave. À défaut d'être raccordées au réseau de la ville, les milliers de familles ont fait dans la débrouille primitive. C'est dire toute la menace qui pèse sur la nappe phréatique et les puits de la région. En hiver, les eaux de pluie facilitent une plus grande pénétration des déchets organiques dans le sol. À l'APC, on semble déterminés à prendre le taureau par les cornes dès lors qu'il s'agit là d'un problème aux conséquences graves. Si la volonté existe, c'est tant mieux. A. F. Bananiers (Mohammadia) 3 familles cherchent chalets L'affaire des “indus occupants” soulevée depuis quelque temps par l'AADL au niveau du site Les Bananiers pourrait connaître enfin son épilogue si les autorités compétentes mettaient juste un peu de savoir-faire et de logique. Après un effort louable de faire déménager 11 familles sur les 14 qui occupaient l'ex-domaine Douzi, 3 familles se trouvent depuis plus de 15 jours à la belle étoile. Leurs maisons ont été carrément détruites sur ordre des autorités locales qui leur avaient auparavant promis de les reloger. Même leurs meubles n'ont pas été aménagés. “Le 24 juillet, des camions sont arrivés sur les lieux et des responsables nous ont intimé l'ordre de charger nos meubles et effets pour nous faire déménager. Après avoir fait démolir nos maisons, ils sont partis laissant les camions sur place avec nos biens. Nous avons attendu toute la journée jusqu'à 17 h pour réaliser que c'était un coup monté pour nous faire sortir de chez nous”, se lamente Rabah Arkoub. Ce dernier précise que lui et ses parents habitent ici depuis 40 ans. “Nous sommes 6 familles Arkoub. 3 de ces familles ont bénéficié de chalets type F2. Quelques jours après, les services concernés sont revenus nous demander de rejoindre les familles parties. Un chalet pour deux familles. Nous avons carrément refusé. À la troisième fois, ils ont recasé 2 autres familles me laissant sur place avec ma famille. Ainsi tout le monde est parti. Nous sommes à présent 3 familles (Arkoub, Djebar et Aggoune) jetées à la rue. Tout récemment un enfant de quatre ans, le jeune Aggoune Brahim, a été mordu à la tête par un rat. Dans son sommeil, vous rendez-vous compte ?” conclut-il. Ce qui n'est pas du tout logique dans cette affaire, c'est la complication des choses. Sinon quoi de plus facile que de recaser trois familles pour lesquelles l'administration de l'AADL était prête il y a deux ans à régler le problème. A. F. 73, Hassiba-Ben-Bouali L'omission de l'Ofares M. Messaoud Djillali est un paisible locataire du 73, rue Hassiba-Ben-Bouali. Au lendemain du séisme du 21 mai 2003, il se présente aux services compétents pour signaler les dégâts subis par son logement situé sur la terrasse. Après deux mois d'attente, il reçoit enfin l'équipe du CTC qui dresse une fiche technique classant l'immeuble dans la catégorie orange 4. L'entrepreneur désigné pour le confortement entreprend, selon M. Messaoud, des travaux non conformes aux consignes du bureau d'études du CTC. Suite aux plaintes de tous les locataires décriant la mauvaise prestation dudit entrepreneur, ce dernier s'est vu résilier son contrat et remplacé par un autre entrepreneur qui se met à refaire tous les appartements, sauf celui de M. Messaoud Djillali laissé dans un état dégradé. Aujourd'hui, ce vieil homme de 76 ans vit dans une habitation délabrée, envahie par toutes sortes de bestioles et de rats, soumise aux infiltrations des eaux pluviales. L'intéressé a saisi toutes les autorités compétentes, y compris l'Ofares, le premier concerné dans cette affaire. Les responsables de cet organisme sont-ils aussi insensibles à la détresse d'un vieillard ? A. F. Oref (El-Madania) 5 restaurateurs protestent Les gérants des restaurants la Rose bleue, Fuji Yama, Piano-Bar, la Pêcherie Hamidou et la Nouba viennent de saisir Khalida Toumi, ministre de la Culture, pour protester contre la décision abusive prise par la direction de l'Office Riadh El-Feth (Oref) les obligeant à fermer les portes à leur clientèle à 01 h du matin. Dans leurs doléances, ces commerçants crient à l'injustice, sachant que d'autres restaurants de l'office restent ouverts jusqu'au lever du jour (6 h). Ils précisent, par ailleurs, qu'ils sont détenteurs de décision les autorisant à recevoir leurs clients jusqu'à 3 h. Alors pourquoi cette discrimination ? A. F.