Une enveloppe financière de 42,5 millions de dinars a été allouée dans le cadre des budgets primitifs et complémentaires de 2006 à la commune d'Aït Yahia Moussa. Cette somme est loin de répondre aux besoins de la municipalité. Les habitants des 39 villages de la commune, luttent contre l'impitoyable isolement de la région. Anonyme et confinée au creux de l'importante forêt de Boumhani, la région n'offre aux visiteurs que désolation et misère. Faute d'assiettes foncières, aucun programme de logement n'a été inscrit pour 2007. Les 30 logements sociaux réalisés ces dernières années sont squattés depuis 2002. L'habitat rural quant à lui accuse, selon le 2ème vice-président de l'APC, un grand retard. Les 390 aides à l'autoconstruction sont loin de satisfaire une demande qui s'élève à 900. Du côté des citoyens, l'on dénonce la manière avec laquelle les autorités attribuent ces aides. Les 100 locaux commerciaux dispatchés à travers le chef-lieu ne sont pas encore distribués. Les 24 millions de dinars du PCD de 2006 sont affectés, selon notre interlocuteur, aux revêtements des routes. En somme, 7600 m seulement ont été revêtus. 2000 m au village Imoulak Alila, 1600 à Aït Oumezian, 1500 à Afir et 2500 m à Aït Rahmoun. Un membre du comité de village d'Afir, K. B., a critiqué la qualité des travaux, en affirmant : « A cause du manque de caniveaux notre route, partiellement revêtue l'année dernière, commence déjà à se dégrader. » Dans le cadre du programme PCD complémentaire 2006, 17 millions de dinars ont été alloués, pour les mêmes opérations. Ainsi, 1800, 1500 et 1300 m sont revêtus respectivement aux pistes d'Imzoughen, Tifaou et D'Ibouhran. Pour les pistes d'Illalen et de Tafoughalt, les travaux commenceront en 2007. Le danger des maladies à transmission hydrique (MTH) préoccupe de plus en plus les villageois d'Afir et d'Ioumaren. Des canalisations d'évacuation des eaux usées ont été faites en lignes parallèles et à la même profondeur avec la conduite d'AEP. « Des réseaux assainissement sur des conduites d'AEP, c'est anormal. Depuis une année nous réclamons un assainissement correct pour notre village d'Afir, mais rien n'a été fait », déplore K.B. Les citoyens demandent en effet la séparation des deux réseaux selon les normes en vigueur. La couverture sanitaire dans la région est très faible. Le médecin de la polyclinique ne travaille en effet qu'une demi-journée et la maternité est désertée par les citoyens du fait de l'absence d'un gynécologue. Le commerce informel envahit de plus en plus le chef-lieu. Selon K. B. « l'APC semble impuissante devant la prolifération des baraques de fortune ». Quant au marché formel, il ne fait rentrer à la municipalité, selon les élus à l'APC, que 1200 DA par semaine.