Convaincu d'homicide volontaire contre sa femme, D. A., 31 ans, habitant à Sour El Ghozlane, écroué depuis neuf mois après son forfait, a été condamné à la peine capitale, avant-hier, par la cour de Bouira. Le procès ouvert au niveau de cette instance a été l'occasion de revenir sur les faits horribles ayant marqué cette nuit du 2 mars 2006. Il est un peu moins de 23h en ce quartier appelé Logements promotionnels de Sour El Ghozlane. Le couple y est installé récemment, après avoir vécu en famille, selon nos sources. Leur fille unique a 9 mois. Le foyer n'est fondé que depuis deux ans, aux dires des mêmes sources. Le mari, qui travaille comme gardien de prison à El Harrach, est ce soir à la maison. Tout paraît normal jusqu'à ce que la jeune femme reçoive un appel sur son portable. Le mari veut savoir. La femme lui répond que c'est son beau-frère qui a appelé. L'heure de l'appel lui paraissant indue, l'homme se met à avoir des soupçons. Il veut contraindre sa femme à avouer son infidélité. Dans un accès de rage, il prend la poêle et lui assène un coup violent sur la tête. Puis il s'empare d'un couteau et lui porte 24 coups sur le corps. La victime rend l'âme. L'assassin ouvre alors le robinet du gaz et quitte le domicile en laissant sa fille de 9 mois derrière lui. Celle-ci est retrouvée le lendemain par les voisins. Grâce à la porte laissée ouverte, elle a échappé à la mort par asphyxie. Cependant, elle présente deux traces de brûlures sur le visage. Celui de la victime aussi. Au cours du procès, l'avocat du frère et de la sœur de l'assassin, qui a cherché à les impliquer dans ce crime, se servira de ces traces dans sa plaidoirie pour essayer de montrer que la femme et l'enfant ont été torturés. Le mari, furieux devant la résistance développée par son épouse, aurait, selon l'avocat, recouru à cette méthode d'un autre âge pour amener la victime à faire des aveux. Le même avocat, pour disculper ses deux clients dans ce crime odieux, fera remarquer que ces derniers ne figurent pas sur le PV d'enquête établi le 28 mars par la police. D'ailleurs, après avoir accusé son frère (26 ans) et sa sœur (40 ans) de l'avoir aidé à tuer sa femme, l'assassin, au cours de ce procès, revendiquait ce crime, en les lavant de tout soupçon. Les deux inculpés ont obtenu la relaxe tandis que le vrai coupable est condamné à mort.