Invraisemblable est cette situation dans laquelle se trouve une partie de la cité des 632 logements de Mohammadia : les bâtiments de 1 à 9 peints en blanc ne semblent pas avoir les faveurs des décideurs locaux. Pourtant située à 20 m à peine du siège de l'Apc, la cité est dépourvue de toutes les commodités nécessaires. Pour les résidants de ces bâtiments chaulés en blanc, cette cité populaire requiert un entretien comme celui dont bénéficient les autres bâtiments de la cité des 632 Logements ainsi que les quartiers résidentiels environnants. La raison de « cet abandon manifeste » n'est pas à chercher dans le budget de la commune. Celle-ci, à entendre ses administrés, jouit d'une bonne santé financière. Sollicités à plusieurs reprises, les services de la commune de l'ex-Lavigerie et ceux de l'Opgi de Dar El Beïda, à laquelle les locataires payent pourtant des charges conséquentes « se renvoient la balle ». Chacun prétendant que l'entretien de l'intérieur de cette cité ne relève pas de ses compétences. Les griefs retenus contre l'exécutif communal, au demeurant plusieurs fois destinataire de recours, ne sont pas des moindres. Les allées de la cité se trouvent dans un état plus que désolant. Les parties communes deviennent ainsi impraticables au gré des saisons. D'ailleurs, avec les précipitations qu'a connues la capitale ces derniers jours, l'intérieur de la cité est devenu un immense cloaque. L'état dans lequel elle se trouve tranche avec celui des routes menant au siège de l'Apc ou encore à Dar El Imam visités par les officiels. L'éclairage public est, lui aussi, défaillant transformant la cité, la nuit tombée, en véritable coupe-gorge. « Ce qui est pour le moins inconvenant, c'est qu'aucun établissement en charge de cet aspect n'a daigné apporter une solution », s'insurge un locataire qui se ressaisit en affirmant que « partout ailleurs, l'éclairage fonctionne à merveille ». Autre récrimination : le parking abandonné, transformé, à la longue, en dépotoirs. La carcasse d'une voiture calcinée y est toujours perceptible. Ne trouvant où déposer les ordures ménagères en raison de l'inexistence de niches, les citoyens recourent à cette solution de facilité. Selon les termes d'un courrier adressé au président d'APC le 6 juin 2006, la cité est devenue un dépotoir à ciel ouvert. Nos interlocuteurs n'ont pas manqué d'affirmer que l'actuel exécutif, ne devant être seul tenu pour responsable de la situation, n'a pas aménagé également de terrains de jeux pour les enfants. « Pourtant, plusieurs placettes sont construites un peu partout dans la commune, mais de l'épanouissement physique de nos enfants, personne ne semble s'en inquiéter » assurent-ils. N'était la bonne volonté de certains, les « choses » seraient restées en l'état. Laissée aux quatre vents, la cité devait être protégée contre les « incursions » de probables malfrats, sévissant dans les environs. Des barreaux ont été ainsi apposés tout autour de la cité. « Le chantier était à l'arrêt faute de financement d'après l'entrepreneur engagé. Il sera néanmoins relancé par les citoyens », atteste-t-on. Aussi, les quelques arbres visibles dans la cité ont été plantés par ces mêmes citoyens. Les services sollicités comme à chaque fois prétextent leur incompétence.