Plusieurs délégations de touristes français se succèdent à un rythme régulier pour visiter Annaba. Ce sont en majorité des pieds-noirs natifs de Annaba et de sa région (Souk AhrasGuelma, El Tarf, Tébessa, Skikda). Bon nombre ont choisi cette période de l'Aïd El Adha pour revivre les années vécues sur cette terre algérienne qui les a vu naître et sur ce sol annabi qui les a vu grandir et partir, malgré eux, en 1962. Ils ont été agréablement surpris par la chaleur de l'accueil et l'hospitalité des habitants de la capitale du Seybouse. Une visite de leur ancienne habitation où ils sont nés et, pour certains, où ils ont connu les premières palpitations de l'amour, leur ont fait verser de chaudes larmes. Josiane et Jean Varlez à la retraite sont de ceux-là. Ce couple de retraités nîmois ne tarit pas d'éloges sur leurs conditions de séjour en Algérie et dans cette ville où Josiane est née. « Annaba, Bône de notre temps, a grandi. Partout où nous sommes allés, nous avons été chaleureusement accueillis. L'on nous a même fait vivre les émotions de cette époque où musulmans et chrétiens vivions ensemble les fêtes religieuses et autres. Cette visite nous a permis de relever que tout ce qu'ont affirmé certains nostalgiques de l'Algérie française est totalement faux. Nous avons filmé et pris des photos que nous montrerons à tous dès notre retour en France. Il faut que l'on cesse de dire du mal de l'Algérie », ont avoué Josiane et Jean. Par ailleurs, l'anarchie règne au marché informel de la vieille ville. Ce haut lieu de faits d'armes des combattants de la révolution s'est transformé en un point de chute des délinquants, repris de justice, de recherchés et de trafiquants et consommateurs de drogue et de psychotropes. Sous les cageots des fruits et légumes mis à la vente, la drogue est cachée par de prétendus marchands. La voie publique est squattée sans que cela semble inquiéter outre mesure les services de police dont l'arrondissement est situé à une centaine de mètres. La bâtisse, ou l'ancien marché couvert, qui fut à une certaine époque occupée par les femmes de l'Association des femmes algériennes pour le développement (AFAD), est livrée à l'abandon. Sa réfection avait nécessité une importante dépense financière de la commune. Aujourd'hui, cette infrastructure s'est transformée en refuge privilégié des truands et de la pègre annabie. M. C. H, Samy B.