La (lourde) sanction infligée à Mohamed Seghier Faradji, gardien de but de l'OM Ruisseau, relance le débat sur la durée de la suspension de joueurs qui se rendent coupables d'actes de violences envers autrui lors de rencontres de football. Rappelons que l'intéressé s'est rendu coupable d'agression sur le président de la JS Kabylie, Moh Cherif Hannachi, à l'issue du match OMR-JSK (0-0), disputé en décembre dernier. L'incident a fait la une des pages sportives et compliqué la situation du joueur. La commission de discipline de la Ligue nationale de football (LNF) s'est saisie de l'affaire, a auditionné l'agresseur et l'agressé et a tranché sur le dossier. Sans surprise, elle a suspendu Mohamed Seghier Faradji deux ans et proposé sa radiation à vie du mouvement sportif national au ministère de la Jeunesse et des Sports. A trente et un ans, Mohamed Seghier Faradji a peu de chance de survivre (sportivement) à cette sanction. Ce cas, qui malheureusement n'est pas isolé dans notre football, pose le problème de l'étendue d'une sanction sportive sur l'avenir social d'un homme qui vit du football uniquement. Loin de nous l'idée de l'absoudre de sa faute ou de défendre l'indéfendable, surtout en matière de violence dans le milieu sportif. La victime elle-même n'a cédé ni aux sirènes qui lui recommandaient de déposer plainte, ni à l'esprit de vengeance qui anime souvent, en pareil cas, les victimes d'un acte aussi vil qu'abject. Le geste impardonnable de Mohamed Seghier Faradji n'est que la parfaite illustration de la déliquescence dans laquelle baigne le football en matière d'éducation. Les clubs et les dirigeants ont failli à ce devoir, sinon comment expliquer les comportements belliqueux des joueurs envers les arbitres, les tentations de jouer au shérif qui s'emparent des joueurs sur le terrain, sans oublier les comportements antisportifs signalés à longueur de saison sur nos stades et terrains. Mohamed Seghier Faradji, comme bien d'autres avant lui, est victime de cette défaillance (éducation et enseignement des règles du fair-play) dont sont coupables, en premier lieu, les dirigeants. A force de fermer les yeux sur cet aspect très important dans le cursus de formation du joueur, d'occulter ce chapitre, ils favorisent « l'épanouissement » de ces germes qui finiront par dénaturer l'esprit de ce jeu magnifique qu'est le football, fait de joies et de peines, comme de victoires et de défaites. Mohamed Seghier Faradji n'a d'autre alternative que de s'accrocher à une hypothétique remise de peine. Mais dans son for antérieur, il ne cessera de penser aux joueurs qui se sont rendus coupables de mêmes actes envers des arbitres, dirigeants et accompagnateurs sans encourir la même sanction.