Leur riposte est venue jeudi dernier lors d'une rencontre avec des représentants de la presse sur le site même de Ain El Bey. « Nous renouvelons notre refus d'aller sur le site de Douames dans la daïra de Ain Abid », annoncent leurs représentants qui notent encore avoir remis à la daïra d'El Khroub et celle de Ain Abid ainsi qu'au groupement régional de la gendarmerie, un document dans lequel les 113 ferrailleurs refusent catégoriquement la délocalisation. L'opération annoncée par le wali depuis sa rencontre avec les ferrailleurs au mois de mars 2006 au palais de la culture Malek Haddad continue de susciter la polémique avec en prime une absence de dialogue entre la wilaya de Constantine et les concernés. « Nous avons demandé à rencontrer le wali à maintes reprises pour lui exposer notre situation et lui proposer des alternatives avant même le choix du site de Douames, mais sans résultat », affirment-ils. Un bras de fer qui dure depuis plus de neuf mois. Les locataires du site de Ain El Bey contestent fermement la procédure adoptée par l'agence foncière de la wilaya de Constantine. L'autre fait récusé aussi demeure la qualité des présumés bénéficiaires des lots de Douames. Selon les représentants des ferrailleurs et mis à part un seul qui s'est abstenu de signer contre la délocalisation, les autres bénéficiaires ne sont pas recensés parmi les ferrailleurs de Ain El Bey. Ces derniers qui ont affirmé encore une fois détenir des attributions, expliquent que le site de Ain El Bey d'une superficie totale de 45 ha, cédé en 1977 par l'armée au profit des Domaines n'est exploité réellement que sur une étendue de 25 ha. En guise d'alternative, ils proposent de déplacer vers la partie supérieure non occupée, ceux d'entre-eux exerçant sur la partie inférieure, située de l'autre coté de la RN 79 sur une superficie de 11 hectares. « Il sera plus utile de travailler sur le site de Ain El Bey en le clôturant pour préserver les postes d'emploi qui font vivre des centaines de familles » disent-ils, citant l'éloignement du site de Douames et la présence des carrières et des décharges sauvages. Ils affirment que cette délocalisation sera une mise à mort de leur activité. Face à la menace exprimée par le wali de fermer le site de Ain El Bey, les ferrailleurs affirment qu'ils n'attendront pas l'arrivée de la force publique. « Nous serons prêts à lui remettre les clés nous-mêmes mais nous n'irons pas à Ain Abid » concluent-ils. L'affaire risque de connaître d'autres rebondissements dans un futur proche.