Ce qui n'était qu'une simple rumeur, il y a quelques mois, est aujourd'hui presque officiel. Le remaniement gouvernemental pourrait être annoncé dans les jours à venir. La question a fait, en tous cas, l'objet de discussions entre le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et son chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem. « Je souhaiterais un remaniement au sein du gouvernement. Pour quelqu'un qui occupe un poste de responsabilité comme moi, le souhait est suivi d'actes », a déclaré le chef de l'Exécutif et secrétaire général du FLN, lors de son passage, jeudi dernier, au forum de la Chaîne II de la Radio nationale. Abdelaziz Belkhadem a affirmé, en outre, qu'il en avait parlé au président Bouteflika et qu'il l'avait même saisi par écrit. Cette proposition a-t-elle été acceptée ? Pourquoi avoir émis une telle demande en ce moment ? t n'a pas donné plus d'informations, précisant uniquement que la Constitution lui confère le droit de proposer le staff gouvernemental et que la décision de procéder à un changement relève des prérogatives du président Bouteflika. Celui-ci a, à maintes reprises, affiché son mécontentement du travail accompli par certains départements ministériels. Lors d'une tournée à Alger en 2006, le chef de l'Etat a, rappelons-le, critiqué publiquement les ministres, les accusant même de lui avoir menti. Depuis, rien n'a été fait et le même staff a été gardé. Mais la rumeur autour d'un changement au sein du gouvernement n'a pas cessé tout au long de l'année précédente. Et le chef du gouvernement vient de confirmer sa volonté de remanier son équipe. Sera-t-il fait ? Qui fera les frais de ce changement ? La réponse sera connue peut-être dans un proche avenir. Revenant sur le référendum sur la révision constitutionnelle, le premier responsable du gouvernement a réaffirmé que la consultation populaire à ce sujet aura belle et bien lieu en 2007. « Nous avons parlé d'un léger report du référendum. Il faut commencer à compter à partir de 31 décembre 2006. Nous avons donc 360 jours devant nous pour organiser cette échéance », a-t-il indiqué. Les walis entendus en conseil de gouvernement A la question de savoir si le gouvernement dispose d'assez de temps pour organiser trois échéances (les législatives en mai, les locales en octobre et le référendum sur la révision constitutionnelle) en une seule année, Abdelaziz Belkhadem suggère la tenue des législatives et des locales en une seule élection. « On pourra, par exemple, organiser le même jour les élections législatives et locales. Et ce, par souci d'économie d'argent et d'énergie », a-t-il dit, soulignant que c'est un avis personnel et la question n'a pas été débattue au sein du gouvernement. Pour suivre de près l'état d'avancement des programmes du développement local, le chef du gouvernement a annoncé la décision de son gouvernement d'auditionner tous les walis. En effet, en sus des déplacements qui seront effectués par le ministre de l'Intérieur dans toutes les wilayas, l'Exécutif fera venir, à partir de cette semaine, des walis au conseil de gouvernement. L'objectif est, selon lui, de prendre connaissance des taux de réalisation des chantiers lancés. « Les walis exposeront, en présence des ministres, leurs bilans », a-t-il fait savoir. Le premier wali à être entendu, mardi prochain, est celui de Chlef. Revenant sur les résultats des sénatoriales du 28 décembre 2006, le secrétaire général du FLN a tenu à dénoncer ce qu'il a appelé « la corruption politique ». L'achat et la vente des voix des électeurs qui a caractérisé les dernières sénatoriales faussent, selon lui, « le processus politique et démocratique et empêche l'émergence des compétences ». Se déclarant inquiet que ce phénomène soit étendu aux prochaines élections, M. Belkhadem appelle à combattre cette pratique. Evoquant le statut de la Fonction publique, le chef du gouvernement a expliqué que les lois régissant les différents secteurs seront promulguées dans deux ou trois mois. Par contre, a-t-il enchaîné, la nouvelle grille des salaires nécessite davantage de temps et devra être prête durant le second semestre de l'année 2007. Le procès de l'affaire Khalifa sera ouvert, a-t-il lancé, « le 8 janvier et les convocations ont été émises pour cette date ». Mais, a souligné encore M. Belkhadem, les juges sont indépendants, et s'ils considèrent que l'instruction est terminée, ils ont décidé de la date du procès. Concernant le dialogue entre le gouvernement et les archs, l'orateur a estimé que « le dialogue est une valeur qu'il faut toujours favoriser », s'engageant à honorer l'accord signé entre l'ancien chef du gouvernement et les représentants de cette mouvance.