La demande formulée par le Chef du gouvernement pour la constitution d'une nouvelle équipe a surpris la classe politique. Le Président de la République y répondra-t-il favorablement et dans quelle mesure Belkhadem aura-t-il les coudées plus franches à quelques mois d'échéances politiques décisives ? Après la demande formulée, pour un remaniement ministériel, par le Chef du gouvernement, la balle est en quelque sorte dans le camp du Président de la République pour la formation éventuelle d'un nouveau cabinet. Il est vrai que l'annonce faite par Belkhadem a quelque peu surpris la classe politique nationale d'autant plus qu'il n'a pas dévoilé les véritables raisons et les objectifs d'une telle demande. Invité jeudi de la chaîne II de la radio nationale, Abdelaziz Belkhadem, a déclaré simplement souhaiter un remaniement au sein du gouvernement, affirmant en avoir déjà saisi le Président de la République se gardant de répondre à la question de savoir s'il avait proposé une nouvelle liste de la composante du gouvernement au chef de l'Etat. Pour seule explication, il a rappelé que la Constitution lui confère le droit de proposer le staff gouvernemental, précisant que la décision du changement de l'équipe gouvernementale relève des prérogatives du Président de la République. A partir de là, le champ est ouvert à toutes les interrogations et spéculations. Quelles sont les raisons de cette démarche ? Sa demande sera-t-elle acceptée par le Président de la République ? Aura-t-il l'équipe souhaitée ? Les résultats des récentes élections sénatoriales ayant permis à l'ex-parti unique de «rafler» 28 sièges sur les 48 possibles ont-ils constitué une motivation supplémentaire pour le Chef du gouvernement ? Pourquoi a-t-il exprimé un tel souhait à quelques mois des échéances électorales attendues ? Ces questions occuperont certainement le devant de la scène politique nationale dans les jours à venir. Ce qui est sûr c'est que plusieurs ministres se sont dernièrement attiré les foudres de Bouteflika qui s'est montré particulièrement irrité par l'état d'avancement des projets et par les bilans présentés allant jusqu'à accuser certains ministres de donner de faux chiffres. Tout le monde sait qu'au sein de l'alliance présidentielle, les relations ne sont pas au beau fixe et que l'idée de faire désormais cavalier seul peut avoir séduit le Chef du gouvernement et ce, même si Belkhadem a assuré le contraire. Interrogé si le FLN pouvait se départir de ses partenaires de l'Alliance présidentielle au cas où il remporterait la majorité des voix lors des prochaines élections locales et législatives, M. Belkhadem a indiqué que son parti «ne se passerait pas de ses partenaires politiques pour la réalisation du programme du Président de la République, même s'il venait à remporter la majorité absolue».