A l'école primaire, l'élève est en pleine période des acquisitions ou des apprentissages. L'enseignant est beaucoup plus occupé à transmettre les premières règles de fonctionnement des différents savoirs. Il consacre son temps à doser ce capital connaissances pour assurer une bonne base à l'enfant. C'est une véritable course contre la montre pour le formateur qui se soucie en permanence du niveau de ses élèves. La période des premiers apprentissages est une étape où l'enseignant déblaie et installe en même temps, des connaissances. Après les premiers moments de transmission des premières lois, l'enseignant doit consolider pour installer définitivement ces savoirs chez l'enfant. Pour réussir cette mission délicate, l'enseignant consacre suffisamment de temps. Le travail de la classe a un prolongement au domicile de l'enseignant. Dans certains cas, c'est lui-même qui confectionne les supports pédagogiques indispensables pour mener à bien la troisième étape qui est bien sûr l'évaluation du travail accompli. A ce stade, une évaluation simple suffirait. Le système de notation ne doit pas compliquer la tâche de l'enseignant au point de consacrer tout son temps pour une simple vérification. Ce n'est pas le cas justement, puisque un système d'évaluation compliqué est imposé aux enseignants qui sont appelés à utiliser des machines à calculer sophistiquées pour faire tous les calculs qui n'aboutiront à la fin qu'à l'obtention d'une note. L'enseignant consacre son temps à cette nouvelle tâche qui l'empêche de faire un enseignement continu et de combler certaines lacunes. L'évaluation formative est certes indissociable du reste mais un simple système d'évaluation est suffisant pour mesurer le degré de connaissance des élèves de ce cycle des apprentissages. Dans le premier niveau, l'évaluation ne pourra concerner que l'attitude et la participation puisqu'à ce stade, le cumul de connaissances du premier trimestre reste faible. Il faut donner plus de temps à l'enseignant de dispenser un enseignement de qualité que de proposer des systèmes qui ralentiraient le rythme de travail de l'enseignant. C'est-à-dire la progression. Une composition trimestrielle et des contrôles mensuels suffiraient à jauger le niveau des élèves. Ces dernières années, nous assistons à des agitations qui ne profitent pas à l'école algérienne. Le problème que vit celle-ci est un problème idéologico-socio-politique. Tant que les lieux de transmission du savoir sont dilués dans des calculs politiciens et idéologiques, l'école continuera à souffrir et à former des médiocres qui fragiliseront les fondements de la République. Il est urgent de remettre l'école entre les mains des scientifiques et des pédagogues loin de toute influence qui hypothéquera l'avenir des générations futures. Avant de prendre toute décision, la concertation avec la base est nécessaire ; les enseignants en tant qu'hommes de terrain doivent être associés à toute prise de décision. Les erreurs sont multiples : au collège, encore, le personnel s'étonne du coefficient d'une langue qui dépasse celui des mathématiques ou comment la science peut avoir le même coefficient qu'une autre matière moins importante. L'école avance à reculons. Elle ne peut satisfaire les appétits de tous : les commissions pédagogiques finalisent un travail pour qu'il soit refusé par des politiciens acharnés : l'école est en otage. Dans un monde sans pitié où la connaissance est rude, l'Algérie joue avec son avenir. N'a-t-elle pas besoin de posséder ses propres compétences ? Les Algériens étaient des génies au temps de l'école élémentaire. Les élèves assimilaient rapidement dans une langue qui facilitait l'apprentissage. Les mathématiques et les sciences étaient enseignés en langue française qui est notre butin de guerre. Les pays voisins ne se gênent pas d'utiliser cette langue universelle, langue du savoir, de technologie et des sciences en général. Ne perdons pas encore 20 ans ! J'invite la presse à créer un espace où tout un chacun donnera son avis. Un débat constructif est nécessaire pour cesser de reformer tous les ans et d'asseoir définitivement un système qui garantira la réussite, la qualité et la formation de vraies compétences.