Le 11e congrès de l'UGTA ne se tiendra finalement qu'à la fin 2007. C'est ce qu'a affirmé le secrétaire général de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd, dans un entretien accordé, hier, à l'APS. Prévu en 2006 puis reporté pour le 24 février 2007, ce rendez-vous vient d'être ajourné, une nouvelle fois, sans que l'opinion publique ne sache les véritables raisons. Mais, selon les observateurs, le renvoi sine die de la date de la tenue du 11e congrès de l'UGTA trouve son explication dans le malaise qui couve actuellement au sein de l'organisation. La lutte de leadership opposant notamment le chargé de l'organique, Salah Djenouhat, et l'actuel SG (en poste depuis dix ans) serait à l'origine du retard dans la préparation de cette échéance statutaire de la centrale syndicale. Cela même si Sidi Saïd avait écarté cet état de fait en déclarant : « Il n'y a pas de déchirure entre moi et Djenouhat ni avec personne d'autre à l'UGTA. Nous avons des visions différentes et des divergences sur certaines choses ». Divergences acceptables, selon lui. Mais, encore une fois, rien ne semble être fait. Le patron de l'UGTA n'a avancé ni la date de l'organisation de ce congrès ni le nombre des congressistes qui y prendront part. La date finale ainsi que le nombre de congressistes ne seront connus qu'à l'issue de la réunion de la Commission exécutive nationale (CEN). « Je ne peux pas avancer une date précise de la tenue du 11e congrès de l'UGTA, car celle-ci est du ressort de la Commission exécutive nationale (CEN) et non du secrétariat national, mais je me permettrai de dire qu'il se tiendra à la fin de l'année 2007 », a rassuré M. Sidi Saïd. Il a, néanmoins, précisé que « des instructions ont été données » pour le renouvellement de toutes les fédérations nationales et les unions de wilaya avant la fin juin 2007 pour « pouvoir ensuite, a-t-il dit, aller vers les assises nationales du 11e congrès ». Cela étant, évoquant les perspectives de son syndicat pour 2007, le SG de l'UGTA a mis en évidence la révision du code du travail, de la grille des salaires ainsi que la mise en œuvre de la stratégie industrielle. « Le code du travail, la révision de la grille des salaires et la mise en œuvre de la stratégie industrielle sont autant d'objectifs que la centrale syndicale se fixe à concrétiser pour cette nouvelle année », a souligné M. Sidi Saïd. Le démarrage du fonds pour l'emploi par le biais duquel les travailleurs peuvent se porter actionnaires dans des petites entreprises qu'ils créent « de leur propre volonté », tout en restant actifs, est un autre point évoqué par le premier responsable de l'UGTA, M. Sidi Saïd, qui a rappelé que le décret relatif à l'organisation et au fonctionnement du fonds a été promulgué en 2006, en indiquant que « l'année 2007 sera également celle de sa mise en place et de son démarrage ». Le premier responsable du l'UGTA a estimé dans cet entretien que 2006 aura été l'année « la plus riche » pour la centrale syndicale en matière de « décisions » et de leur « application sur le terrain ». Cela en citant l'organisation de deux bipartites, dont la première s'est déroulée avec le gouvernement en date du 3 juillet et la deuxième avec le patronat, le 28 septembre, lesquelles, selon lui, ont favorisé la tenue de la 12e tripartite, les 30 septembre et le 1er octobre 2006. Laquelle tripartite a permis l'adoption du pacte national économique et social, des conventions de branches et la revalorisation du Salaire national minimum garanti (SNMG), a rappelé M. Sidi Saïd. Ce dernier a également évoqué le règlement des salaires impayés, dont la prise en charge effective a débuté en octobre 2005. Il a souligné, dans ce cadre, que sur la base d'un recensement, 45 567 travailleurs de 465 entreprises étaient concernés par le non-versement des salaires au 30 septembre 2006.