Le tribunal de première instance de M'sila, qui tard dans la soirée du 2 janvier a statué sur l'affaire de détournement de 30 489 083,37 DA des caisses de la régie principale de la poste de M'sila, a requis contre le receveur principal 5 ans de prison ferme, le remboursement de 7 millions DA et le paiement d'une amende de 200 000 DA, contre l'ex-receveur de M'sila Hodna 4 ans de prison ferme, le remboursement de 70 millions DA et le paiement d'une amende de 200 000 DA. L'entrepreneur, qui a bénéficié de 12 millions DA après dépôt d'un chèque bancaire en blanc, a été condamné, lui, à deux ans de prison ferme, le remboursement de 500 000 DA et le paiement d'une amende de 200 000 DA. Précisons que l'entrepreneur a remboursé les 12 millions DA. Rappelons que l'affaire remonte au 28 mars 2006 lorsque la structure d'audit et de contrôle de l'OPUS M'sila avait constaté, après reconstitution des éléments de l'ex-caisse, un « découvert » de 30 489 083,37 DA. Après investigation, lit-on dans le rapport d'enquête de la structure d'audit et de contrôle de la gestion territoriale, il a été relevé : 13 chèques bancaires datant de 2000, 2001 et 2003 d'un montant de 16 458 000 DA remis par des commerçants en échange de numéraires et ne sont justifiés par aucune opération postale ou financière, 16 chèques (CCP) d'un montant total de 567 000 DA mis en dépôt au lieu et place de l'équivalent en espèces remis à leurs bénéficiaires ; 4 600 000 DA, montant représentant des timbres fiscaux et amendes qui aurait disparu en septembre 2000 de la réserve du receveur non signalé ; 3 500 000 DA montant détourné de la caisse, 2 millions DA subtilisés de la caisse le 15 mars 2003 imputés au veilleur de nuit. Ajoutés aux autres montants constatés, le préjudice causé s'élève à plus de 3 milliards de centimes. Si le rapport de l'audit a considéré que le receveur principal et l'ex-receveur de M'sila Hodna sont les véritables usuriers, il n'a pas mentionné les différents responsables qui ont fait que les malversations perdurent de 2000 jusqu'à 2006 dans une totale impunité. Le rapport n'a pas été tendre avec l'ex-coordinateur de l'OPUS où des carences graves de gestion ont été constatées, notamment la situation prévalant à la recette principale, lit-on dans le rapport, caractérisée par la mauvaise gestion, le laisser-aller, la malversation, l'indiscipline, la désorganisation des services. La situation actuelle, lit-on, aurait pu être évitée si l'ex-coordinateur avait mis fin aux différents agissements qui étaient des indices flagrants de mauvaise gestion. L'avocat de la défense n'a pas manqué de demander un complément d'enquête pour appréhender objectivement les différentes responsabilités.